19 novembre 2010

Atelier de réflexion sur le passage de l’individuel au collectif

En vue de contribuer au renouvellement des pratiques éducatives et sociales de solidarité par la production de nouvelles connaissances concernant le contexte sociopolitique, les publics, et l’analyse des pratiques des acteurs, ITECO organise un atelier de réflexion sur le passage de l’individuel au collectif aura lieu le le 1 décembre 2010, de 9h à 17h, au Chant d’Oiseau, Avenue des Franciscains, 3 A, 1150 Bruxelles.

Sont invités à participer à l’atelier vingt acteurs relais issus du monde associatif, du travail social, de l’éducation permanente, de l’éducation au développement, et du développement.

Un atelier, trois thèmes

Le « vieux » modèle culturel de la modernité rationaliste, fondé sur les croyances dans le progrès et sur l’attachement à la raison, au devoir, à l’égalité, à la nation…, est en train de céder rapidement la place à un nouveau, celui d’une modernité subjectiviste, fondée sur la croyance au droit des individus d’être sujets et acteurs de leur vie.

Face à cette transformation du modèle culturel, les acteurs de la société civile sont de plus en plus confrontés à la nécessité d’articuler les dimensions individuelles et collectives du changement social. Cette préoccupation n’est pas neuve. Elle existe depuis longtemps, en particulier chez les groupes dominés, que ce soit les ouvriers, les paysans sans terre, les groupes de femmes, les homosexuels, les migrants. Les féministes, par exemple, en questionnant l’influence du politique sur l’« intime » ont indéniablement contribué à renouveler les réflexions théoriques et les pratiques militantes.

D’un autre côté, le passage de la modernité rationaliste à la modernité subjectiviste n’est pas sans poser de nouveaux problèmes. De nombreux auteurs ont ainsi relevé que l’exaltation de la modernité subjectiviste s’accompagne de politiques de responsabilisation, voire de culpabilisation, des individus dans un contexte de déresponsabilisation collective. Comme s’il s’agissait aujourd’hui moins de remettre en question les structures sociales et économiques qui génèrent les situations d’injustice que de responsabiliser les individus face à ce qui leur arrive.

Dans le même ordre d’idées, le nouveau modèle culturel a profondément modifié nos manières de penser le changement social. Par exemple, comment comprendre la prolifération dans les médias et ailleurs d’énoncés du type : « Si chacun de nous change le monde sera meilleur », « si chacun balaie devant sa porte, la rue est propre », « si chacun recycle ses déchets, on sauvera la planète ». De tels appels à la responsabilisation individuelle n’ont-ils pas pour effet d’occulter les facteurs structurels qui participent à la création des situations dénoncées ?

Parallèlement à cette évolution, on observe aussi de manière diffuse la montée d’une certaine disqualification à l’égard de la classe politique, des élites et du « système » en général. Pour s’en convaincre, on peut relever l’augmentation constante dans les enquêtes d’opinion de la défiance des citoyens à l’égard des responsables politiques, des médias, des banques, des entreprises privées, et même du système capitaliste. Dès lors, comment expliquer la difficulté des mouvements sociaux à transformer cette défiance des individus en mobilisations collectives ?

Face à des constats d’une telle ampleur, et dans l’objectif de renouveler des pratiques et conceptions éducatives, ITECO s’est penchée ces deux dernières années sur plusieurs thématiques qui éclairent d’un jour nouveau l’articulation entre dimensions individuelles et collectives du changement social.

Les intervenants

La première thématique porte sur les mécanismes sociologiques, les pratiques sociales et les conditions sociohistoriques qui favorisent ou entravent le passage de la prise de conscience individuelle des injustices (inégalités sociales, Nord-Sud, hommes-femmes) à la participation à des actions collectives visant à y remédier.

  • Intervenant : Guy Bajoit, sociologue du développement, professeur émérite UCL.

La seconde thématique s’intéresse aux artifices utilisés par les groupes politiques qui depuis les années soixante et septante cherchent à se prémunir contre les formes verticales d’organisation héritées du mouvement ouvrier – parti, syndicat, groupuscule – et avec le type d’engagement qui leur est lié, celui du « militant », exemplaire dans son dévouement, implacable dans celui qu’il exige.

  • Intervenant : David Vercauteren.

Enfin, le troisième axe thématique vise à éclaircir ce que certains sociologues des mouvements sociaux appellent aujourd’hui les luttes de sens, c’est-à-dire des luttes dont l’enjeu est la fabrication par un groupe social des termes d’un problème qui l’affecte directement. Ce travail de production de nouveaux savoirs s’effectue généralement en opposition avec d’autres modes d’appréhension du problème portés par d’autres groupes d’acteurs. Parmi les luttes de sens de ces dernières années, on peut citer la réappropriation du problème de la dette du tiers monde (Comité pour l’annulation de la dette du tiers monde), des inégalités Nord-Sud (le mouvement altermondialiste), des centres fermés pour étrangers (Collectif de résistance aux centres pour étrangers), du chômage (Choming out), du logement (collectifs de squatteurs), de la mobilité (Collectif sans ticket), de la pension (mobilisations contre la réforme des retraites en France)...

  • Intervenantes : Mona Cholet, Isabelle Stengers, à confirmer, à préciser.

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Accès au Chant d’oiseau

Transports en commun : En train (Gare du Midi) : Métro ligne 2 ou 6 direction Simonis–Elisabeth, arrêt Arts-loi puis changement vers ligne 5, direction Herman-Debroux, Arrêt Thieffry. Bus 36, direction Konkel – Arrêt Chant d’oiseau.

En bus : Station métro Schuman : Bus 36, direction Konkel, Arrêt Chant d’oiseau.

Route : - A partir du Ring ouest : Entrée dans Bruxelles par la N3 Louvain-Tervuren-Bruxelles. Suivre la N3 en direction de Bruxelles pendant 5,5 km (8 feux de signalisation). Tourner à gauche et suivre l’Avenue Jules César et prolongement, Avenue de l’Atlantique. Dans le haut de l’Avenue de l’Atlantique (Parvis des Franciscains). Tourner à gauche devant l’église. Arrivée dans l’Avenue des Franciscains.