Le cinéma documentaire congolais comme expression originale d’un discours sur soi : entre imitation et réappropriation, ce mardi 24 novembre 2009, de 13h30 à 17h30, par Mamita Banda Kayinda.
Depuis une dizaine d’années, nous observons l’émergence d’un véritable phénomène en RDCongo : des Congolais filment leur pays ; pour la première fois depuis l’Indépendance, des films documentaires parlant du Congo sont réalisés par des cinéastes locaux. La diminution des prix du matériel audio-visuel aidant, l’acte de filmer est devenu plus accessible pour une partie de la population.
Qu’est-ce qui peut en résulter ? Cette production de films peut être vue comme une réappropriation des images du pays par des cinéastes congolais et comme contribution à l’émergence d’un discours des Congolais sur eux-mêmes et sur leur pays. Ces films constituent, également, un questionnement de la société congolaise d’un point de vue intérieur. Nous pouvons donc voir dans ce phénomène la nécessité éprouvée par ces cinéastes de se représenter eux-mêmes. D’ailleurs, la majeure partie d’entre eux dénonce le fait que les films traitant du Congo réalisés par des cinéastes étrangers ne correspondent pas toujours au vécu des autochtones. Leur choix de filmer leur société constitue donc un acte dont certaines motivations politiques sont claires. Quelles sont les autres motivations des jeunes réalisateurs congolais (économiques, sociales ou artistiques) ?
Nous pouvons également nous interroger sur le processus de création de ces films. Dans quel cadre sont-ils conçus ? Les réalisateurs bénéficient-ils d’un encadrement pédagogique ? S’agit-il de contributions à un projet national ou d’un projet de développement organisé par des instances internationales ? Quelles sont les influences majeures sur ces productions congolaises ? Par exemple, la cinématographie coloniale exerce-t-elle une influence sur les films réalisés aujourd’hui ? Les films réalisés par les jeunes cinéastes congolais sont-ils une tentative d’imitation, consciente ou inconsciente, des films étrangers ? Le contenu des films congolais est-il neuf ? Les thématiques abordées sont-elles nouvelles ? Comment le son, l’image et la langue sont-ils utilisés afin de retrouver une identité culturelle ?
L’après-midi consacrée au sujet cherchera à aborder les thèmes en lien avec ces questions en tentant d’y apporter quelques éléments de réponse et en essayant d’élargir le débat à la question des rapports de domination dans les représentations cinématographiques, ici et ailleurs.
Mamita Banda Kayinda : licenciée en Information et communication, Mamita s’intéresse de près à l’émergence d’un cinéma documentaire en RDCongo. Ce phénomène naissant a été son sujet de mémoire. A cette occasion, l’étude de ces films, reflets des réalités des sociétés africaines et réappropriation de l’image du Congo par des cinéastes locaux, l’a motivée à poursuivre un master complémentaire en Cultures and Development Studies à la KULeuven. Congolaise d’origine, elle s’inscrit dans un mouvement d’invention de nouveaux rapports médiatiques entre Nord et Sud, centres et périphéries.
13h15 Arrivée des participants.
13h30 Introduction – Chafik Allal, Mamita Banda Kayinda.
13h45 Projection de courts films congolais
L’ Artiste de la poubelle, Didier Lissa, RDC, 2006, 13 min.
Barua Lako (Le volcan), Sekombi Katondolo, Sperantia Sekuli, Petna Ndaliko, RDC/Goma, 2000, 5 min.
Le Marché de la mort, Chouna Mangondo, RDC, 2006, 13 min.
Les Fils de la vie et de la mort, Clarisse Muvuba, RDC, 2004, 16 min.
Vieillesse notre avenir, 3Tamis, RDC, 2006, 17 min.
15h Pause.
15h15 Présentation : « Le cinéma documentaire congolais comme expression originale d’un discours sur soi : entre imitation et réappropriation » par Mamita Banda Kayinda avec extrait du film Mayasi, taximan à Kinshasa, Guy Bomanyama Zandu, RDC, 2003.
16h30 Débat.
17h20 Apprentissages pour nos pratiques.
17h30 Fin de la session.
Boutique Culturelle (Partenariat de Cureghem asbl), Rue Van Lint 16 à 1070 Anderlecht (Métro 2/6 : arrêt Clémenceau ; tram 81, arrêt Conseil). A côté de la Maison communale d’Anderlecht, à deux pas de la gare du Midi.
Gratuit. Entrée libre mais inscription et réservation nécessaire. Le nombre de participants est limité à 40 personnes.
Des responsables de la communication des ONG de développement et d’éducation au développement, des animateurs et animatrices d’ONG et d’associations socioculturelles, des professionnels de l’audiovisuel, des étudiants, et des personnes sensibilisées aux questions de développement ou aux médias intéressés par le sujet.
Veuillez confirmer votre participation en envoyant un e-mail à cette adresse.
Clôture des inscriptions le 20 novembre 2009.