Les Marocains se rendent ce vendredi 25 novembre aux urnes pour des législatives où le score des partis, surtout du Parti de la justice et et du développement (PJD, islamiste), et le taux de participation seront les principaux enjeux.
Comme d’autres pays du monde arabe, le Maroc a été le théâtre de manifestations réclamant davantage de démocratie au cours du premier semestre. Le roi Mohammed VI a répondu en réformant la Constitution et en avançant la date des élections. Mais depuis, le vent du changement s’est essoufflé.
Les élections devraient voir les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD) et une coalition de partis proches du pouvoir tirer leur épingle du jeu. Mais la principale interrogation concerne le taux de participation alors que le Mouvement du 20-Février pour la démocratie au Maroc a appelé à boycotter le scrutin.
Selon l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch, les autorités marocaines ont interpellé depuis le 20 octobre une centaine de militants qui se sont prononcés pour le boycott. « La convocation de nombreux partisans du boycott (...) dans les postes de police pour les interroger constitue une politique de harcèlement de la part de l’Etat », a dénoncé mercredi Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Moyen-Orient.
On est loin de l’ambiance enfiévrée des premières élections libres organisées le 23 octobre en Tunisie. « Les Marocains pensent qu’en dehors de la réforme constitutionnelle, rien n’a vraiment changé, ce qui signifie que les élections de 2011 seront probablement une copie de celles de 2007 », analyse Abdellah Baha, secrétaire général adjoint du PJD.
Le scrutin de 2007, le premier marqué par une forte présence d’observateurs étrangers, n’avait enregistré qu’une participation de 37%, et certains craignent un chiffre encore plus bas cette fois.
Extrait d’une dépêche AP.
Photo d’Abdelhak Senna.