Fatoumata Soumah a fui un mariage forcé en Guinée-Conakry en 2004. Elle avait 19 ans. Ses parents, très pauvres, voulaient la marier à un homme âgé et riche. Grâce à l’aide de femmes de son pays elle a réussi à fuir et est arrivée en Belgique. Elle s’est installée à Liège et a fait une demande d’asile.
En 2006, elle choisit de se marier. Après les contrôles d’usage, le Bourgmestre de Liège la marie le 13 février 2007 avec un réfugié reconnu en Belgique. Le premier juin 2007, elle va visiter une amie à Lille, sans sa carte de régularisation qu’elle devait obtenir dans les jours qui suivaient, mais elle avait son carnet de mariage sur elle.
A la frontière, elle se fait arrêter et est enfermée dans un centre de rétention à Lille pendant 7 jours, puis est conduite au centre fermé de Bruges. L’Office des étrangers tente de l’expulser une première fois mais elle refuse. Elle sera transférée au centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel
Son avocat fait une demande de mise en liberté. La Chambre du conseil de Liège la libère le 27 juin mais aussitôt le Parquet fait appel. Elle passe en Chambre des mises en accusation le 10 juillet : le juge décide qu’elle doit être expulsée. Elle reste donc au centre fermé. Le 26 juillet, l’avocat refait une demande de mise en liberté. La Chambre du conseil reprend la décision de la libérer et le Parquet refait une nouvelle foi appel à cette décision.
Elle repassera en Chambre des mises en accusation ce vendredi 10 août à Liège à 9h. Cela sera sa dernière chance ! Le Parquet semble contester son mariage à Liège et lui demande de retourner dans son pays pour aller chercher un visa.
Or, Fatoumata Soumah dit qu’elle ne peut retourner en Guinée. Elle y serait battue et enfermée par sa famille, puis mariée de force. Elle dit qu’elle refusera son expulsion coûte que coûte et qu’elle préfère mourir ici plutôt que de subir la vie qu’on lui imposerait en Guinée. La loi belge interdit tout mariage forcé. Toute mesure d’expulsion vers un pays où cette pratique est courante, inhumain tout renvoi des femmes qui tentent d’y échapper, connaissant, de plus, le sort qui les y attend, est en contradiction avec cette loi.
Deux rendez-vous pour soutenir Fatoumata Soumah :