La crise du lait fait rage en Europe depuis plusieurs mois. Les producteurs de lait revendiquent une rémunération juste de leur travail, tenant compte du contexte de production. Des produits issus du monde entier se concurrencent sur nos marchés au détriment des producteurs locaux. Cette situation, les producteurs du Sud la subissent malheureusement depuis longtemps déjà, affirme Vétérinaires sans frontières, VSF, une ONG qui soutient les réseaux vétérinaires et les petits producteurs de lait en Afrique.
Au Mali, par exemple, environ 80 % de la population vit de l’élevage et de ses sous-produits. Les producteurs ne sont pas soutenus par l’Etat, seules quelques associations locales ou ONG tentent de les aider à améliorer leurs conditions de vie. Chaque vache produit environ de 2 à 3 litres de lait par jour. La production nationale a du mal à se faire acheminer vers les centres de consommation et ne fait pas le poids contre le lait en poudre importé.
Si les contextes climatique et géographique ouest africain n’ont rien de commun avec le contexte belge, tous les producteurs du monde sont pourtant face à un même enjeu vital : pouvoir vivre de leur travail et de leurs produits dans des conditions de vie décentes. Or, sur le milliard de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, plus des trois-quarts sont des agriculteurs et leurs familles.
Face paradoxe inacceptable, Vétérinaires sans frontières soutient l’agriculture paysanne qui, partout dans le monde, est menacée. VSF soutient également l’idée que le marché, à lui seul, ne peut réguler le secteur agricole. Il est nécessaire, au contraire, de promouvoir la souveraineté alimentaire. De cette manière, chaque état ou région pourrait alors déterminer librement et de manière respectueuse des autres régions, une politique agricole forte qui protège son agriculture et ceux qui en vivent.