Le 7 octobre 2006, la journaliste russe Anna Politkovskaïa était assassinée
de quatre balles dans la tête dans sa cage d’escalier à Moscou. Le travail
qu’elle menait inlassablement en Tchétchénie, où elle documentait et
dénonçait les exactions qui s’y perpétuent, lui a coûté la vie. Personne n’a
douté du caractère politique de son assassinat.
En mai 2007, le journal Novaïa Gazeta pour lequel la journaliste
travaillait, annonçait s’être résolu à mettre en œuvre une instruction
parallèle, au vu des déficiences de plus en plus nombreuses de l’enquête
officielle. L’enquête entreprise par le journal a alors dévoilé l’
implication de deux hauts fonctionnaires tchétchènes, proches de Ramzan
Kadyrov, l’actuel Président de Tchétchénie mis en place par Moscou, et qui
maintient la République sous la dictature et la terreur. La torture et les
disparitions forcées, que dénonçait Anna Politkovskaïa, continuent de se
perpétrer en Tchétchénie contre toute personne qui oserait s’exprimer de
façon un peu critique sur le pouvoir.
Fin août 2007, le procureur général de Russie affirmait que « les résultats
de l’enquête (…) indiquaient que les personnes ayant intérêt à éliminer Anna
Politkovskaïa ne pouvaient que vivre hors de Russie ».
Aucune preuve sérieuse
identifiant les commanditaires n’a été fournie par la Procurature de Russie
pour corroborer ces déclarations.
Nous demandons que l’enquête soit menée de façon indépendante et sans
entrave ni opacité et que les commanditaires de l’assassinat, une fois
identifiés, soient jugés.
Nous demandons que le Parlement européen lui décerne le prix Sakharov des
droits de l’Homme à titre posthume.
Nous demandons que la ville de Bruxelles baptise de son nom une rue ou un
lieu public, et que le plus grand nombre de communes, en Belgique et dans l’
ensemble de l’Europe,
fassent de même, pour rendre hommage à une femme dont le courage et l’
intégrité ont été bâillonnés pour toujours.
Un an après l’assassinat d’Anna Politkovskaïa, le 7 octobre 2006, plusieurs associations rendent hommage au travail de la journaliste russe
lors d’un rassemblement à Bruxelles et expriment leur inquiétude quant à l’
issue de l’enquête officielle
Il y a un an, une courageuse voix russe a été réduite au silence.