L’effondrement de l’immeuble Rana Plaza, à Dacca, au Bangladesh, le 24 avril 2013 a causé la mort de 1 135 ouvriers du textile et fait plus de 2 000 blessés. Ce fut la pire catastrophe industrielle qu’ait connue le pays, les survivants demeurent marqués au fer rouge, et luttent pour renouer avec une existence normale. Certains, encore fragiles sur le plan psychologique ou incapables physiquement de mener à bien les tâches qui leur incombaient naguère, se trouvent privés d’emploi ; d’autres s’efforcent de gérer le traumatisme grâce à des thérapies originales comme le théâtre. Malgré tout, grâce à la pression populaire il y a eu d’avancées, telles que le relèvement du salaire minimum, la création de syndicats ou la nomination d’inspecteurs du travail chargés de veiller au bon fonctionnement des usines.
Au Bangladesh, l’industrie du textile emploie environ 4,4 millions de personnes (dont 80 % de femmes) et pèse près de 22 milliards de dollars par an. Outre la persistance de failles sécuritaires béantes, la corruption perdure, tout comme la sous-traitance illégale. Par ailleurs, de nombreuses familles de victimes n’ont touché qu’une indemnisation partielle. A cela s’ajoutent enfin des divergences de vue entre multinationales européennes et américaines. Pour le quotidien britannique The Guardian, « il est temps de changer un modèle commercial fondé sur une forme d’esclavage ». Sans quoi, « il y aura d’autres Rana Plaza ».
Extrait du Monde.
Regardez des images du Rana Plaza.
Photo de Mahmud Hossain Opu.