La vigilance des syndicats et de la magistrature sudafricains ont permis de désamorcer une menace sur le peuple du Zimbabwe sous la forme d’un navire chinois transportant des armes destinés au gouvernement de Robert Mugabe. Ce dernier s’accroche au pouvoir après sa défaite éléctorale dans l’élection présidentiel d’avril 2008. C’est Jean-Paul Marthoz qui raconte cet exemple de civisme venu d’Afrique dans Le Soir du 6 avril 2008.
« Les dockers de Durban ont refusé de décharger un navire chinois, l’An Yue Jiang, qui transportait des armes destinées au gouvernement du Zimbabwe. Et (...) la Cour suprême sud-africaine a cautionné cette action en estimant que la cargaison de trois millions de cartouches, de milliers de grenades et d’obus de mortier risquait d’être utilisée par le régime d’Harare pour réprimer l’opposition », explique Marthoz.
« En empêchant le déchargement de ces armes, les syndicalistes et militants sud-africains ont aussi démontré qu’il y avait une troisième voie entre, d’un côté, l’exploitation à des fins dictatoriales du nationalisme africain et, de l’autre, le détournement du discours des droits de l’Homme par les néopaternalistes occidentaux. Leur action confirme l’émergence d’une société civile africaine qui ne se laisse plus berner par les vieilles rengaines anticoloniales et qui refuse, dans le même temps, de laisser à l’Occident le monopole de la vertu », conclut le journaliste.