5 octobre 2009

Du Niger à la Norvège, le développement humain en 2009

Publié ce lundi 5 octobre 2009 le Rapport mondial sur le développement humain 2009 montre qu’en dépit des progrès constatés dans de nombreux domaines ces 25 dernières années, les disparités de bien-être dans les pays riches et pauvres continuent d’être grandes.

L’indice du développement humain (IDH) de cette année, un indicateur composite du bien-être de la population qui regroupe l’évaluation de l’espérance de vie, de l’alphabétisation, de la scolarisation et du PIB par habitant sur base des données de 2007, avant la crise économique et financière mondiale. La Norvège est en tête des 182 pays répertoriés et le Niger se trouve à la dernière place. La espérance de vie atteint au Niger les 50 ans de moyenne, 30 de moins que les Norvégiens. Ceux-ci multiplient par 85 chaque dollar gagné par les Nigériens. Liechtenstein, petite principauté de 35 mille habitants, compte 15 banques y plus de cent compagnies financières, jouit des revenus les plus haut avec plus de 85 mille dollars par tête d’habitant.

Permettre la migration – à l’intérieur où au-delà des frontières – peut potentiellement augmenter la liberté des populations et améliorer la vie de millions de personnes dans le monde : tel est le résultat du Rapport mondial sur le développement humain 2009, lancé ici même aujourd’hui.

Le Rapport, intitulé Lever les barrières : mobilité et développement humains, montre que la migration peut améliorer le développement humain pour les personnes migrantes, pour les communautés d’accueil et celles de départ. Nous vivons dans un monde très mobile, où la migration est non seulement inévitable mais constitue également une dimension importante du développement humain. Près d’un milliard de personnes sont des migrants, soit une personne sur sept.

En effet, la migration peut augmenter les revenus et améliorer la santé d’une personne, ainsi que les perspectives d’éducation de leurs enfants. Plus important encore, vivre là où l’on souhaite est un élément clé de la liberté humaine, explique le Rapport, qui avance également que la réductions des barrières et d’autres contraintes à la mobilité ainsi que l’amélioration des politiques à destination de la population migrante peuvent générer d’énormes bénéfices en termes de développement humain.

Cependant, la migration n’apporte pas que des avantages. Ses gains potentiels dépendent beaucoup des conditions dans lesquelles elle a lieu. Les dépenses financières peuvent être relativement élevées et la mobilité entraîne inévitablement des incertitudes et une séparation familiale. Les populations pauvres sont souvent limitées par un manque de ressources, d’informations ainsi que des barrières dans les communautés et les pays d’accueil. Pour nombre de ces personnes, la migration reflète également les répercussions d’un conflit, d’une catastrophe naturelle ou de graves difficultés économiques. Certaines femmes finissent dans des réseaux de trafic d’êtres humains, perdent des libertés importantes et sont exposées à des dangers physiques.

La plupart des migrants ne franchissent pas les frontières nationales mais se déplacent à l’intérieur de leur pays. 740 millions de personnes sont des migrants internes, soit plus de trois fois le nombre de migrants internationaux. Parmi les migrants internationaux, moins de 30 % se déplacent d’un pays en développement vers un pays développé. Par exemple, seuls 3 % des Africains vivent en dehors de leur pays de naissance.

Contrairement à ce qui est généralement admis, les migrants développent l’activité économique et donnent plus qu’ils ne reçoivent. Des enquêtes détaillées montrent que l’immigration augmente généralement l’emploi dans les communautés d’accueil, n’encombre pas le marché du travail local et améliore le taux d’investissement dans les entreprises et initiatives nouvelles. De manière générale, l’impact des migrants sur les finances publiques – nationales et locales – reste relativement faible, tandis que les avantages qu’ils apportent dans d’autres domaines, tels que la diversité sociale et la capacité d’innovation, ont été largement démontrés.

Les auteurs indiquent que les gains pour les migrants peuvent être énormes. Une étude a révélé que les migrants issus des pays les plus pauvres ont, en moyenne, vu leur revenu multiplié en moyenne par 15, leur taux de scolarisation doublé et leur mortalité infantile divisée par 16 après une migration vers un pays développé.

Pour les pays d’origine des migrants, le Rapport avertit que la migration ne saurait être à elle seule une solution au développement. Néanmoins, la mobilité apporte souvent des idées, des connaissances et des ressources nouvelles – aux migrants et aux pays d’origine – qui complètent, voire améliorent, le développement humain et économique. Dans de nombreux pays, l’argent envoyé par les migrants dépasse l’aide officielle.

Les gains des migrants sont souvent partagés avec la famille et la communauté d’origine. Dans de nombreux cas, cela se matérialise par des transferts de fonds, mais les familles de migrants tirent également d’autres avantages. Ces « transferts sociaux » incluent la réduction de la fertilité, l’augmentation du taux de scolarisation et l’autonomisation des femmes.

Le Rapport soutient également que l’exode de la main-d’œuvre hautement qualifiée, par exemple les médecins, les infirmières et les enseignants (sujet d’inquiétude majeur pour un certain nombre de pays en développement qui perdent ces professionnels) est plus un symptôme qu’une cause de l’échec des systèmes publics.

Une fois intégrée dans des stratégies nationales de développement plus larges, la migration constitue un complément aux efforts généraux locaux et nationaux pour réduire la pauvreté et améliorer le développement social et économique.

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