12 octobre 2006

La guerre a tué un Irakien sur quarante

Plus de 655 mille civils irakiens sont morts entre mars 2003, début de l’intervention de l’armée américaine en Irak, et juillet 2006, estiment des spécialistes de santé publique américains et de l’université de Bagdad, dans un article mis en ligne mercredi 11 octobre par la revue médicale britannique The Lancet.

Ces chiffres témoignent de l’alarmante augmentation de la mortalité en Irak depuis le début du conflit. Ainsi, en octobre 2004, la même revue avait publié une étude qui recensait environ 100 000 morts civils liés à l’intervention américaine entre mars 2003 et septembre 2004. En l’espace de trois ans et demi, 2,5 % de la population irakienne (un Irakien sur quarante) aurait donc succombé pour des faits directement liés à la guerre.

Le document rapporte par ailleurs que sur ces 655 mille morts (15 mille en moyenne par mois), environ 601 mille sont dus à des causes violentes, essentiellement des tirs (56 %) et des explosions de voitures piégées ; les autres décès sont liés à l’augmentation de certaines maladies (maladies cardiaques, cancers, maladies chroniques). Un tiers des morts seraient directement attribuables aux forces de la coalition dirigée par les Etats-Unis.

Depuis que la guerre a commencé, le taux de mortalité brut serait donc passé de 5,5 pour mille habitants, à 13,3 pour mille par an. Une progression que les auteurs de l’article qualifient d’"urgence humanitaire" et fait du "conflit irakien l’un des plus meurtriers du XXIe siècle".

Extrait du journal Le Monde.