4 septembre 2009

Le FMI soutient le gouvernement illégitime du Honduras

par Arnaud Zacharie

Le 28 juin 2009, le Honduras était victime d’un coup d’Etat dénoncé par l’ensemble de la communauté internationale. Ce coup d’Etat a rapidement été dénoncé par nombre de gouvernements et d’organisations internationales : l’Organisation des Etats américains (OEA) a suspendu l’adhésion du Honduras, les Nations unies ont appelé à un retour immédiat et inconditionnel du président démocratiquement élu, la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement ont suspendu leurs prêts, tandis que l’Union européenne a suspendu 90 millions d’euros d’aide.

En définitive, aucun pays dans le monde n’a soutenu ce putsch et seuls les Etats-Unis ont maintenu la présence d’un ambassadeur sur place. Cela n’a pourtant pas empêché le FMI, dont les capacités de prêts ont été multipliées par trois par le G20 en avril 2009, d’accorder un financement de plus de 160 millions de dollars au gouvernement illégitime du Honduras. Ce financement s’inscrit dans le cadre des financements octroyés par le FMI dans le cadre du premier package de 250 milliards de dollars prévus par le G20.

Non seulement cette décision équivaut à soutenir financièrement un gouvernement putschiste, mais en outre cela contraste avec le gel des prêts au Honduras que le FMI avait décidé en novembre 2008, après avoir critiqué la politique économique menée par le président Zelaya.

Ce type de décision illustre, au-delà des discours, combien le FMI a du mal à réformer ses pratiques. Malgré la quasi unanimité qui prévaut dans le monde pour dénoncer le coup d’Etat au Honduras, le FMI soutient le gouvernement putschiste. Le Centre national de coopération au développement demande au gouvernement belge et à l’Union européenne d’intervenir pour que le FMI cesse de se considérer au-dessus de la démocratie et du droit international.