20 avril 2006

Le suicide des producteurs de coton indiens

Depuis novembre, 451 cottoniers ont choisi de quitter la vie pour échapper aux dettes. 2 300 depuis 2000. Comme le père d’une jeune mariée, rencontrée par l’International Herald Tribune, ils ont souvent bu des pesticides. La veuve se rappelle que son mari s’était inquiété des nouveaux coûts engendrés cette année par la plantation d’un coton génétiquement modifié. La variété BT, fabriquée par Monsanto, était pourtant promue par le ministère de l’agriculture. Le prix est 4,5 fois supérieur à celui des graines normales, mais sa culture requiert moins de pesticides. Touché par une maladie alors que les fermiers le croyaient indestructible, le coton OGM n’a pas tenu ses promesses. La récolte a été maigre. Quand il s’est suicidé, le père de la mariée devait de l’argent aux usuriers locaux, qui compensent la baisse des subventions. Le coton indien n’est plus "l’or blanc". "Des groupes de fermiers ruinés ont mis des panneaux sur le bord de la route, proposant leur village au plus offrant", raconte le quotidien américain. New Dehli a lancé une étude pour évaluer l’ampleur des suicides de fermiers.

Extrait de la lettre journalière du journal Le Monde.