28 mars 2008

Plus de candidats, moins de coopérants

Le Cycle d’information de la Coopération technique belge a confié à des consultants externes (Dris et Hiva)une étude des besoins en formation courte sur le développement. Étant donné que des participants avaient déjà fait l’objet d’une étude d’efficacité en 2005-06, le groupe-cible de cette étude (2007) se compose d’organisations actives en Belgique dans la solidarité Nord–Sud, soit des bénéficiaires indirects.

Résultats

Tendances de la coopération

Le monde de la coopération a subi de profondes évolutions dont certaines exercent une influence directe sur les besoins de formation dans le secteur. Ainsi, le nombre de coopérants a fortement diminué depuis les années nonante et les candidats à l’expatriation sont de plus en plus professionnels et expérimentés. Cette situation se confronte toujours plus durement à une masse importante de candidats, jeunes, faiblement expérimentés, qui souhaitent s’engager dans une activité de coopération en expatriation.

Acteurs émergents

D’autre part, on assiste au développement d’initiatives de solidarité internationale qui prennent place en marge des acteurs « traditionnels » de la coopération que sont la coopération bilatérale directe et indirecte et la coopération multilatérale. Ces acteurs émergents, appelés au « quatrième pilier », se retrouvent dans les mouvements sociaux, les organisations de la société civile ou encore le secteur privé et offrent de nouvelles opportunités d’actions en faveur du développement.

La coopération internationale a également connu un essor important de nouvelles activités de développement qui ne sont plus dirigées exclusivement vers le Sud mais qui prennent leurs racines directement à partir de nos sociétés du Nord : sensibilisation et éducation au développement, lobbying, commerce équitable, accueil accompagnement de personnes migrantes.

Conséquence sur la formation

Parallèlement à ces évolutions, l’offre de formation dans le secteur de la coopération internationale s’adapte aux demandes de formation de plus en plus diversifiées et orientées vers des aspects techniques et spécialisés. De nouveaux acteurs apparaissent pour tenter de répondre à ces besoins. Mais l’étude a surtout constaté le développement croissant de formations mise en œuvre par les organisations mêmes pour leurs propres collaborateurs. Ces formations internes visent à dispenser des contenus « sur mesure » directement utilisables par les participants dans leur travail.

Les effets du Cycle d’information

Dans ce contexte, quand on les interroge, les organisations reconnaissent peu d’effets directs sur le travail quotidien à une formation générale sur la coopération au développement, telle que le Cycle d’information. Cela n’enlève rien à l’utilité du Cycle d’information, particulièrement connu et apprécié pour sa qualité. Une formation générale joue en effet un rôle important en amont de l’embauche d’un collaborateur car une telle formation prépare le futur collaborateur au niveau à la fois de ses attitudes, ses connaissances et ses choix d’orientation professionnelle.

Recommandations

Contenu et pédagogie

Dans cette perspective, le Cycle d’information devrait développer une formation orientée davantage vers l’engagement en présentant, par exemple, une information sur l’ensemble des possibilités d’actions dans le développement, notamment au Nord et faciliter ainsi l’adhésion des participants à ce type d’actions.

Par ailleurs, une formation générale est le lieu privilégié pour offrir une vision transversale et globale des problématiques et thématiques de la coopération qui permet un décloisonnement de perspectives pour des acteurs souvent enfermés dans des thématiques techniques. À cet égard, les organisations sont davantage demandeuses de formations qui soient un espace d’échange et de dialogue entre participants afin de pouvoir mieux partager les différentes expériences.

Groupe-cible

L’ouverture de la formation aux acteurs émergents de la solidarité internationale contribuerait à enrichir cette diversité des échanges et s’avérerait particulièrement utile pour ces acteurs plus récents, souvent en manque de capitalisation d’expériences.

Formule

Par ailleurs, afin de répondre au mieux aux besoins de formation qui ont tendance à se diversifier, il serait opportun d’envisager un système de formation plus modulaire qui allie formation générale et réponse à certaines demandes plus spécifiques. Trois pistes sont proposées par l’étude pour une réorganisation future du Cycle d’information.

Points d’attention

L’étude a mis également en lumière des éléments stratégiques qui doivent être pris en considération :

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gestion du volume de la demande, surtout dans une perspective d’ouverture à de nouveaux acteurs
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gestion de la communication, car l’image du Cycle d’information est encore trop étroitement liée à la possibilité de décrocher un emploi en expatriation
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besoin de concertation dans le domaine de la formation sur la solidarité internationale. Un tel rôle pourrait être initié par le Cycle d’information, avec les organisations du secteur, afin de permettre une meilleure information du public et afin de renforcer l’adéquation de la réponse aux besoins de formation.

Références aux formations d’ITECO

En ce qui concerne ITECO, l’étude fait état d’une complementarité entre Cycle d’information de la Coopération technique belge et la formation de base ’Ici ou aillers, que faire ?’ d’ITECO, cette dernière étant « axée sur une réflexion parcipative à propos des motivations des participants et sur l’impact des activités de développement pour les populations du Sud et du Nord » (pag 20).

Par ailleurs, l’étude fait remarquer qu’en matière de formation intermédiaire « seul ITECO propose une formation de type réflexif, destinée à des agents travaillant dans la coopération » (pag 49).

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