30 janvier 2009

Profilage racial à Bruxelles et plainte introduite par le Mrax

A l’occasion de la venue à Bruxelles de Tzipi Livni, Ministre israélienne des Affaires étrangères, le mercredi 21 janvier dernier, un rassemblement de protestation –pacifique mais sans autorisation– fut organisé aux alentours du Quartier européen.

Pour y faire face, les forces de l’ordre ont déployé un dispositif saisissant : toutes les personnes avec un faciès arabe ou musulman étaient repoussées, contrôlées ou arrêtées, seules les personnes sans une telle apparence pouvaient passer librement les barrages policiers.

Un tri systématique a été orchestré dans les divers points de contrôle. Les agents de police, censés distinguer les manifestants potentiels des simples citoyens, ont procédé à un refoulement systématique, à un contrôle d’identité ou à l’arrestation des citoyens présentant une seule caractéristique : un faciès ! Celui de l’arabe ou celui du musulman. De nombreux citoyens au faciès « inadéquat » ont ainsi été mis à l’écart et ont dû changer de trajet, y compris ceux qui parmi eux ignoraient ce rassemblement ou n’entendaient par s’y rendre. Alors qu’en parallèle, les citoyens « belges » étaient autorisés à circuler dans le périmètre de sécurité sans même que la police ne se soucie de leur intention de manifester.

Ces contrôles d’identité ont même viré, pour certains concitoyens contestataires du sort discriminatoire qu’on leur réservait, à un véritable fichage consistant en la retranscription de leur identité dans un registre tenu par la police, en la photographie ou l’enregistrement vidéo de leur visage. De même, des arrestations administratives furent également ordonnées pour les plus indignés. Certains témoignages font également état de menaces, de divers traitements désobligeants ou humiliants et d’usages disproportionnés des moyens policiers.

Des dizaines de plaintes nous sont parvenues au Mras, ils sont tous concordants et accablants à l’égard des forces de l’ordre. Les plaintes n’émanent pas que de concitoyens qui s’identifient comme arabes ou musulmans, des personnes d’autres origines ou confessions religieuses ou philosophiques rapportent les mêmes faits, par exemple le témoignage d’une députée fédérale qui s’indigne de ce que « les personnes d’origine maghrébine étaient invitées à regagner le métro. Et à celles qui refusaient, la police réclamait leur carte d’identité. Les Belges comme moi, eux, pouvaient passer normalement, sans devoir justifier où ils se rendaient. » (Le Soir, 22 janvier 2009).

Face à ces dérives, le Mrax a décidé de saisir le Comité P, pour qu’une enquête externe et indépendante soit diligentée et de porter plainte auprès du Procureur du Roi de Bruxelles pour faits de racisme.

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