10 septembre 2006

Quatre touristes français enlevés au Yémen

Quatre touristes français et leur traducteur yéménite ont été enlevés dimanche par une tribu dans le sud-est du Yémen, un des pays les plus pauvres du monde où les rapts de voyageurs sont très fréquents.

L’ambassade de France à Sanaa a affirmé être en contact avec le ministre de l’Intérieur Rachad al-Alimi, qui a déclaré que les autorités yéménites faisaient leur possible pour assurer la libération rapide des quatre hommes. L’ambassadeur, Alain Maureau, a affirmé sur une télévision française que les otages français étaient en bonne santé et qu’il espérait leur proche libération, peut-être dans les heures à venir.

Des sources tribales furent état de l’enlèvement des quatre Français, dont une femme, et de leur guide par une tribu dans la province de Chabwa. Les touristes ont été enlevés dans la localité de Ataq, dans la province de Chabwa, par des membres de la tribu Al-Abdallah ben Daham qui avait déjà kidnappé, fin décembre 2005, une famille allemande de cinq personnes.

Les ravisseurs ont enlevé les quatre touristes pour protester contre les autorités qui, selon eux, n’ont pas tenu leur promesse de libérer cinq membres de leur tribu en échange de la libération de la famille allemande, intervenue le 31 décembre 2005, ont ajouté ces sources. Cette famille avait été enlevée trois jours plus tôt, dans cette même région de Chabwa. Parmi les otages, figurait l’ancien secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Jürgen Chrobog, un diplomate chevronné qui avait lui-même négocié des libérations d’otages au cours de sa carrière.

Selon les sources tribales, des responsables locaux de Chabwa ont entamé des contacts avec des notables tribaux pour tenter une médiation avec les ravisseurs en vue d’obtenir la libération des quatre touristes et de leur guide. Ces derniers ont été transférés de Ataq dans l’un des repaires des ravisseurs, selon ces mêmes sources.

Le parti du président Ali Abdallah Saleh, le Congrès général du peuple, a affirmé sur son site internet que les Français avaient été enlevés par quatre membres de la tribu Al-Abdallah ben Daham, affiliés au parti d’opposition islamiste al-Islah. D’après le site, les autorités ont envoyé des forces de sécurité dans la zone et le ministre adjoint de l’Education, Abdel Aziz ben Habtour, natif de Chabwa, a rejoint des notables tribaux locaux pour travailler à la libération des Français.

Plus de 200 étrangers ont été enlevés au Yémen lors des quinze dernières années, généralement pour une durée très brève. Les ravisseurs réclament généralement la libération de membres de leur tribu détenus par les autorités.

Le dernier rapt, de cinq touristes italiens, remonte au 1er janvier 2006. Ils avaient été libérés six jours plus tard par les forces de sécurité yéménites. Leurs ravisseurs ont été condamnés à 20 ans de prison.

Plusieurs enlèvements ont eu lieu dans la région de Marib, très prisée des touristes, qui y visitent les vestiges du royaume présumé de la légendaire reine de Saba. Les rapts connaissent généralement un dénouement pacifique, la seule exception s’étant produite en décembre 1998. Trois Britanniques et un Australien avaient péri lors de l’assaut lancé par les forces de sécurité. Ces incidents ont considérablement terni l’image du pays.

Les enlèvements de dimanche interviennent alors qu’a commencé une campagne électorale très agitée pour l’élection présidentielle du 20 septembre. Elle est marquée par des accusations mutuelles de violations et d’actes de violence entre les partis des deux principaux candidats en lice.

Extrait du Soir de Bruxelles.

Libération des quatre otages

Les quatre touristes français retenus en otage au Yémen pendant quinze jours sont arrivés à l’aéroport de Roissy, en France, mercredi 27 septembre 2006.

Ces quatre touristes français, retenus en otage durant deux semaines par des membres d’une tribu dans le sud-est du Yémen, avaient été libérés lundi 25 septembre 2006.

Les touristes français avaient été enlevés le 10 septembre avec leur guide yéménite à Ataq, par des membres de la tribu des Al-Abdallah ben Daham, qui les ont retenus prisonniers dans leur repaire à une soixantaine de kilomètres de là.

Extrait du journal Le Monde.