28 février 2007

Trois coopérants français assassinés à Rio de Janeiro

Trois coopérants français, deux hommes et une femme, ont été sauvagement assassinés mardi 27 février à coups de couteau au siège d’une ONG située près de la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro, victimes d’un sanglant règlement de compte interne à l’organisation.

Les trois Français, le couple formé par Delphine Douyère, 36 ans et Christian Doupes, 42 ans, et leur ami Jérôme Faure, 38 ans, dirigeaient depuis plusieurs années l’organisation non gouvernementale brésilienne Terra Ativa d’assistance aux jeunes des favelas de Rio de Janeiro, en particulier pour les soustraire à l’influence des trafiquants de drogue.

Les trois victimes ont été tuées par trois Brésiliens, dont l’ancien trésorier de l’association, Tarsio Wilson Ramirez, 25 ans, collaborateur pendant plusieurs années et licencié de l’organisation en septembre pour détournements de fonds, selon le consulat de France.

L’homme, dont les vêtements étaient maculés de sang, a rapidement reconnu être l’un des trois auteurs de l’agression. C’est lui qui avait recruté deux hommes de main pour, a-t-il dit, "faire peur" aux dirigeants de l’association. Mais pour la police, l’homicide était prémédité. "Ils sont allés là-bas pour tuer les trois membres de l’ONG, pour cacher les détournements", a affirmé le commissaire Castro. Le comptable de l’organisation a confirmé à la police que Delphine Douyère lui avait récemment fait part l’an dernier de ses soupçons à l’encontre de Tarsio.

Elle lui avait demandé de procéder à une vérification des comptes d’une organisation dont le fond de roulement mensuel était d’environ 7.500 euros. Tarsio a lui-même reconnu auprès de la police avoir détourné au total environ 30 mille euros. Les trois hommes avaient acheté la veille des masques de carnaval et des gants chirurgicaux, pour ne pas laisser d’empreinte, et quatre couteaux.

Les trois hommes ont été présentés à la presse, avec les armes du crime et les masques de carnaval utilisés pour l’agression. Tarsio et Luiz Gonzaga sont apparus les mains bandées et ensanglantées. Interrogé par les journalistes, Tarsio a reproché à Delphine "d’être payée avec un gros salaire" tandis que le sien était "très bas".

Extrait d’une dépêche d’AFP.