81% des personnes interrogées sont favorables à un maintien de l’aide à son niveau actuel ou à son augmentation, contre 18% souhaitant qu’elle baisse, elles réclament aussi que la France lutte prioritairement contre la corruption dans les pays en développement (49%) afin de s’assurer que l’aide atterrisse dans les bonnes poches et serve les populations qui en ont réellement besoin.
Par ailleurs, 73% des sondés estiment que l’aide au développement doit aller en priorité à l’Afrique, et 22% seulement s’estiment correctement informés sur les enjeux de développement et les aides qui y sont associées, 46% souhaitant en savoir plus sur les résultats obtenus grâce aux projets de développement et 36% réclamant plus de détails sur ces projets.
Si l’aide a permis des progrès majeurs dans certains domaines, l’information sur les résultats obtenus sort rarement des cénacles de spécialistes : peu de gens savent par exemple que plus de 500 millions de personnes ont été équipées de moustiquaires contre le paludisme au cours des deux dernières années seulement et 46,5 millions d’enfants supplémentaires ont été scolarisés en Afrique entre 1999 et 2008.
Des chiffres souvent méconnus, mais les Français sont néanmoins conscients des enjeux auxquels doivent faire face les pays en développement : les crises politiques internes (49%), les crises alimentaires, la sous-nutrition ou la malnutrition (47%) et les problèmes de santé publique, les maladies et les épidémies (41%) sont les trois premiers défis cités.
Si une majorité de personnes interrogées (65%) considère que l’Onu est la mieux placée pour améliorer la situation des pays en développement, devant les Etats (32%), les ONG (29%), l’Union européenne (21%) ou les entreprises privées (16%), la confiance de nos concitoyens se porte avant tout sur le travail des ONG (77%), devant l’Onu (70%) ou l’Union européenne (57%) et très loin devant l’action des Etats.
Les sondés critiquent aussi les multinationales des pays du Nord, accusées de s’accaparer, avec le soutien de leurs pays, les différentes ressources des pays du Sud -énergétiques, alimentaires ou encore main-d’œuvre.
Ce sondage, qui révèle les préoccupations des Français à quelques semaines du premier tour de la Présidentielle, est à la fois rassurant et inquiétant. Rassurant, parce que, tiraillés par la crise, les Français ne se laissent pas entrainer sur la voie du repli sur soi : ils veulent une France dynamique et actrice du changement sur les questions de solidarité internationale. Lucides sur les difficultés des pays en développement et sceptiques sur le bien-fondé de l’aide française, ils demandent plus de transparence sur l’utilisation de leurs impôts et, plus largement, réclament (à 49%) que la France s’engage activement contre la corruption dans les pays pauvres.
L’enquête a été réalisée en ligne du 22 au 26 mars 2012 auprès d’un échantillon de 1377 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus.
Lire l’article de Guillaume Grosso sur le site du Huffington Post