Des projets financés par la Banque mondiale dans les pays en voie de développement ont contraint près de 3,4 millions de personnes à quitter leur domicile depuis 2004. Ces expropriations ont parfois des allures d’expulsions, où policiers armés, suivis par des rangées de bulldozers, ordonnent aux habitants des bidonvilles de quitter les lieux le plus rapidement possible.
Ce fut le cas à Lagos (Nigeria), mais aussi à Jale, sur la côte albanaise, ou encore en Éthiopie, où l’on parle même de sept morts, d’après une enquête de terrain dans quatorze pays menée par le consortium international de journalistes d’investigation ICIJ, dont fait partie le journal Le Soir.
De plus, alors que la Banque mondiale prévoit, dans son règlement, de veiller à ce que les gens soient relogés ou dédommagés lorsque les projets qu’ils financent nécessitent certaines expulsions, cette enquête internationale démontre que les processus de contrôle de la Banque sont plutôt faiblards, et que de nombreuses communautés vulnérables n’ont jamais été indemnisées ou relogées.