Crise politique au Burundi, où une frange de la population se mobilise depuis des semaines pour empêcher un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza, qui a fait modifier la constitution burundaise pour rester à la tête de l’Etat, une situation semblable à celle qui a provoquée en 2014 la fuite de Blaise Campaoré du Burkina Faso.
La répression de la contestation sociale a fait deux morts ces derniers jours, dont l’opposant Zedi Feruzi. La situation sur place est explosive, d’autant plus que, comme le dit Colette Braeckman, journaliste au Soir, « ces démonstrations de force et autres gesticulations politiques se déroulent au bord d’un gouffre économique : les changeurs manquent de dollars, dont le cours a explosé, les réserves des banques ont été vidées par tous les candidats à l’exil, les salaires de mai ne pourront vraisemblablement être payés. Et dans les campagnes, censées se tenir à l’écart de la contestation politique, les fruits de saison, mandarines, papayes, mangues, s’amoncellent faute de camions pour les transporter vers la capitale… ».
Le risque que la béquille de la photo, fabriquée avec des pièces de mitrailleuses démontées, redevienne mitrailleuse est hélas bien réel.
Lire aussi Les conséquences du coup d’Etat manqué au Burundi, une analyse du Grip.