27 novembre 2015

Les frères népalais sont vietnamiens

Les enfants de l’aide, 3

Ce fut l’image du séisme au Népal, partagée des milliers de fois sur les réseaux sociaux. Deux enfants se retrouvent orphelins, suite au tremblement de terre qui a ravagé le pays en avril 2015. L’ainé console sa petite sœur.

Dans les faits, ces enfants ne sont pas népalais mais vietnamiens, n’ont pas perdu leurs parents pas plus qu’ils n’ont vécu de tremblement de terre. Ce qui fait peur à la petite fille, c’est photographe qui s’est approche d’un peu trop, lors d’une paisible séance photo dans un village vietnamien, selon ce que raconte le photographe lui-même.

La photo a été prise il y a une dizaine d’années, le photographe l’a mis sur son blog, puis il l’a oublié. Jusqu’au jour où il la retrouve un peu partout sur les réseaux sociaux, associée a la catastrophe au Népal, symbole du dénuement et la douleur des Népalais.

Étonnant ? En partie, seulement. Un événement a besoin d’images. Si on n’en trouve pas, on ira chercher l’une ou l’autre qui vont permettre au public de se représenter cet événement, explique Thierry De Smedt, de l’École de communication de l’UCL. Comme disent les italiens, se non é vero é ben trovato : ce n’est peut-être pas vrai mais c’est bien trouvé.

Passé l’émotion devant cette fausse photo d’information, cet épisode montre qu’il ne suffit pas qu’une photo soit identique pour bien servir d’appui à nos représentations personnelles d’un événement lointain. Une autre image, plus confortable à notre imagination, peut aussi bien, sinon mieux faire l’affaire.