Pourquoi ont-ils fait le déplacement vers la Belgique ?, par Antonio de la Fuente
Juin 2009. Une quinzaine de professionnels du milieu agricole sont venus d’Afrique (Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Cameroun, Bénin, RDC, Madagascar) et d’Haïti suivre un stage de trois mois co-organisé par l’ONG Aide au développement et la Faculté de sciences agronomiques de Gembloux.
La plupart d’entre eux travaillent pour le Ministère de l’agriculture dans leur pays. Certains le font pour des ONG africaines ou des associations professionnels.
Le cycle a pour titre « Stage d’appui en agriculture familiale ». Pourquoi ont-ils accepté l’invitation d’AD-Gembloux et ont fait le déplacement vers la Belgique ? Leurs réponses sont multiples, à l’instar de la panoplie de formulations qu’ils emploient pour décrire leur motivation : chercher des méthodes, répondre aux attentes, partager des expériences, découvrir, collaborer, renforcer des capacités, financer des activités, consolider des acquis, reprendre la formation, acquérir des outils, améliorer des compétences, approfondir, maîtriser des approches. Et, last but not least, découvrir la Belgique.
Ils admettent que le travail qu’ils mènent n’atteint pas les résultats escomptés sur le terrain. Et trouvent dans ce constat une motivation additionnelle pour investir l’espace de cette formation.
Aussi, après avoir fini leurs études (la plupart d’entre eux sont des ingénieurs agronomes) depuis une dizaine d’années en moyenne, le besoin de reprendre contact avec la formation refait surface avec force.
La majorité d’entre eux cherche à trouver des outils techniques, tels que la maîtrise du cadre logique, et une stagiaire va jusqu’à dire que les associations se sont trop longtemps focalisées sur la dimension de l’organisation sociale des communautés paysannes.
Les stagiaires se disent néanmoins fort sensibles à la question de l’innovation technique mais aussi sociale proposée par le stage auquel ils participent, ainsi qu’à la nécessité de reproduire leurs acquis auprès des animateurs de terrain qui iront s’inscrire ensuite dans une dynamique de développement social auprès des populations.