Guinée-Bissau

Mise en ligne: 17 octobre 2005

Qui n’a pas un frère, un père ou un fils enrôlé par les Portugais ?

C’était lors d’une réunion à Conakry avec des délégués du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap Vert, PAIGC. Amílcar Cabral posa la question :

Que voulez vous faire, après l’Indépendance, des individus qui ont aidé les Portugais ?

Les délégués répondirent :

Ce sont eux qui nous ont embêtés. Nous devons les liquider, nous ne pouvons pas les garder.

Amílcar Cabral demanda :

Qui n’a pas un frère, un père ou un fils enrôlé par les Portugais ?

Tout le monde avait sa famille divisée. J’ai dit que j’avais de la famille dans quatre casernes, Cacine, Catió, Cabedú et Bedanda.

Cabral dit :

C’est ainsi la guerre. Nous sommes tous divisés. Nous ne voulons pas de vengeance. Nous luttons pour la libération.

J’ai connu Cabral il y a longtemps, il passait par ici, à Cadique, il a posé quelques repères. En 1959 il il a tout délimité avant de fuir pour Conakry. C’était un caméléon, il n’était jamais pressé, il se mettait au rythme des autres. Il connaissait presque toute la Guinée, si bien que tous les arbres le connaissaient et les irãs (les chefs) aussi.

C’était lors d’une réunion au temps de la sécheresse (PRM).