Mozambique

Mise en ligne: 17 octobre 2005

Les gens meurent de n’avoir rien à manger. Mais toi, sida, t’es venu t’en mêler pour compliquer tout encore plus

Nous sommes nés, en tant que groupe, grâce à un monsieur Pedro Afido, professeur de langue macua, qui est passé par ici. Il a voulu introduire le théâtre et nous avons essayé. Nous étions en train de répéter lorsqu’il a eu une thrombose.

Les pièces sont variées. Il y a « Sida », « Superstition », sur le thème de la terre, il y a « Mathala », il y a « Sida 2 ». Dans « Sida 1 » il s’agit d’ un couple dans lequel l’homme, adultère, attrape le sida avec une femme infectée. « Sida 2 » porte sur la manière d’éviter la maladie.

Un couple tournait mal et la femme part de chez elle. Lui il reste mais il passe par tout plein de mains et dans l’une de ces portes il attrape la maladie. Elle part chez ses parents et ses amies lui demandent :

Comment peux-tu vivre ainsi ? Tu as grossi !

C’était des amies de « si Dieu le veut ». Elles voulaient que la femme aille vivre avec elles et elle a accepté. La femme s’est repenti ensuite de s’en aller chaque jour avec deux ou quatre hommes.

Ce n’est pas une vie, ça...

L’homme a aussi attrapé la maladie avec les filles et celles-ci le fuyaient et il s’est repenti.

L’homme et la femme se croisent dans la rue. Elle est en voiture. Lui lui court après, en boitant.

Eh, femme !

Je ne suis pas ta femme.

Qui est alors ton beau père, ton beau frère, ta belle mère, ton frère ?

Mais je ne t’ai pas donné le divorce...

Finalement, ils font la paix. Arrive alors une chanson et un poème sur le sida, avec un infirmier qui explique commet peut-on reconnaître la maladie. La chanson :

Mais c’est quoi cette histoire de sida ?
Les gens meurent de n’avoir rien à manger
Mais toi, sida, t’es venu t’en mêler
Pour compliquer tout encore plus.

Il y a vingt et un acteurs sur scène. Tous participent à la chanson finale. Les plus vieux, c’est moi et le coordinateur. Les autres sont des jeunes étudiants à l’exception d’un homme. Nous répétons chez moi. Il n’y a pas assez de place, mais que faire ?

Nous voulions passer le message au delà de l’île, là où il n’y a pas de télévision et c’est ainsi que nous sommes allés dans plusieurs districts. La réaction fut très bonne mais nous n’avons pas pu continuer par manque de transport. Nous sommes passés à l’information. Certains ne pouvaient pas le croire. Même nous n’y croyions pas.

Ethu Zo Omipithi veut dire « Choses de Mozambique ».

Le guérisseur utilise maintenant toujours une lame nouvelle (PRM).