Tourisme ou non ? Certaines ONG assument le mot tourisme, d’autres s’en défendent vivement, par Caroline d’Andrimont
Y a-t-il des pratiques des ONG qui se rapprochent de près ou de loin du tourisme ? Nous pouvons distinguer deux catégories. D’une part les mises en situation proches du tourisme et de l’autre les voyages. Au sein de cette seconde catégorie, on peut distinguer les voyages présentés comme touristiques et les voyages dits non-touristiques.
Mises en situation proches du tourisme
Deux des ONG interrogées (Asmae, Entraide et fraternité, Fondation Damien, Le Coron, Louvain développement, Oxfam, Service civil international, SOS-faim, Quinoa) ne proposent pas de voyages. Il s’agit d’Oxfam et du Coron. Ces deux organisations se ressemblent, étant donné la méthode avec laquelle elles tentent d’expliquer les causes du mal-développement. Elles expliquent celui-ci en se basant sur des reconstitutions d’habitats du Sud (et du Nord aussi, pour Le Coron), Oxfam avec les Carrefours du monde (Bolivie, Afrique du Sud et Mondialisation), et Le Coron avec son Village du monde. Du point de vue du public de ces ONG, on note une différence majeure : Oxfam s’adresse à des jeunes de plus de 16 ans et à des adultes, tandis que Le Coron s’adresse à des enfants. Oxfam pense en effet que les sujets abordés ne seraient pas adaptés à de plus jeunes participants.
Oxfam a une démarche d’immersion assez marquée et tente de reconstituer l’ambiance locale : « Vous pouvez ainsi vous retrouver ailleurs pendant quelques heures, tout en restant en Belgique. Vous serez amenés à vivre un scénario interactif autour d’un jeu de rôles : dans la peau d’un personnage, vous vivrez sa vie au quotidien, vous serez confrontés à une situation réelle ». Pour Oxfam, des sites touristiques peuvent également être un élément intéressant à découvrir, car ils font partie intégrante du pays. L’atelier d’immersion est d’ailleurs parfois présenté comme un voyage alternatif, ce qui, selon Oxfam, est très mobilisant pour les jeunes. Le but est réellement de mettre les jeunes dans la situation des populations du Sud et de les inviter à réagir face à cet état de choses.
Chez Le Coron, on n’exploite pas du tout l’idée du tourisme. Selon eux, le tourisme n’est pas une cause du mal-développement et n’a donc pas sa place dans de telles activités.
A la question de savoir s’il désirait éventuellement se lancer dans des projets de voyages, Oxfam dit avoir parfois des demandes de ce type, mais qu’il refuse, car ce n’est pas son objet principal, et que d’autres ONG le font.
Chez Le Coron , l’intérêt pour de telles activités est totalement inexistant, et aucune réflexion n’a jamais été entamée sur le sujet. Ceci est peut-être dû au public très jeune et avec qui on ne pourrait entreprendre de voyages.
Nous pensons qu’on pourrait tout de même se demander si ce type d’activités ne relève pas de la même démarche que le tourisme, même si les organisateurs s’en défendent. En effet, même si il n’y a pas de déplacement, on est quand même transporté symboliquement dans un autre monde, on découvre une autre façon de vivre. L’expérience réside dans l’immersion. Ce genre d’activités perdrait une grande partie (si pas la totalité) de son intérêt sans celle-ci. On joue sur la vue, l’ouïe, le toucher (Oxfam se demande même si il serait bon d’aller jusqu’à reconstituer les odeurs) et on est réellement acteur, toutes choses qu’on ne retrouvera sans doute pas dans une conférence ou un cours traditionnel sur les mêmes sujets. Les Carrefours du Monde sont d’ailleurs utilisés par une autre ONG, Quinoa, comme un des moyens de préparation des participants à leurs chantiers. Le voyage, même symbolique, est donc un élément très prisé dans la compréhension des rapports Nord-Sud. Ce qu’on vit lors d’une telle activité est beaucoup plus marquant qu’un cours sur le développement.
Organisation de voyages
On trouve deux types d’objectifs dans les voyages qui sont organisés par les ONG. Le premier est la sensibilisation des participants à la réalité des pays en voie de développement. Le second est la réalisation d’un travail concret.
Pour toutes les ONG contactées, la sensibilisation du public belge est primordiale. Le voyage n’est souvent pas une fin en soi. Il ne peut se concevoir seul. Ainsi, Asmae explique que le but des chantiers organisés est la sensibilisation, l’éducation au développement. L’ONG espère qu’au retour du voyage les participants s’engagent socialement en Belgique. Le but est de faire bouger les gens. Le plus important, c’est le travail que l’on peut faire ici par après.
Chez Entraide et fraternité, l’intérêt de la démarche réside dans le suivi, on tente d’amener les participants à témoigner ici de leur expérience, à créer des outils pédagogiques pour l’éducation au développement, à accueillir des partenaires du Sud. On les encourage à s’engager dans des actions de solidarité par après.
Au Service civil international, on remarque que, si beaucoup de personnes partent avec l’envie d’aider, de coopérer, elles reviennent souvent avec l’envie de s’engager en Belgique même, ce qui est un des buts de l’expérience. Chez Quinoa, on tente de valoriser le travail des associations du Sud, de le faire reconnaître par le biais des chantiers.
Plusieurs ne semblent pas mettre l’accent ou accordent peu d’importance au travail qui est réalisé sur place. Pour le Service civil international, le but n’est pas d’aider, mais bien de provoquer un brassage des cultures. Selon Oxfam, chez Quinoa ce sont les jeunes qui apprennent. Ils n’ont pas réellement les capacités pour être productifs et réaliser un travail d’envergure.
Il en est d’autres pour qui le travail sur place est un but en soi. On part non seulement pour apprendre, mais aussi pour réaliser quelque chose de concret.
A la Fondation Damien, les chantiers ont comme but de répondre aux « besoins immobiliers » de la fondation. On construit ou on rénove des écoles et des dispensaires qui sont utiles à la Fondation dans son travail de lutte contre la lèpre. Les participants travaillent comme manœuvres, non comme ouvriers, dans le but de ne pas prendre le travail des locaux, et aussi par manque de qualification.
Chez Louvain développement, on envoie des étudiants stagiaires sur le terrain pendant un mois, dans le but de valoriser leur savoir théorique, de « rassembler les énergies des universitaires du Nord au profit des populations défavorisées du Sud ». Dans ce cas-ci, l’approche est différente, puisque l’on fait appel à des personnes qualifiées dans un domaine (bien qu’encore sans expérience) pour participer à un projet.
Les voyages organisés sont de divers types : des chantiers, des découvertes d’associations locales, des découvertes du pays, des stages dans des associations locales.
Le Service civil international, la Fondation Damien, Quinoa et Asmae organisent des chantiers. Pour le Service civil international, un chantier est « un rassemblement de plusieurs personnes volontaires venant de différents pays pour travailler bénévolement, en partenariat avec une association, afin de l’aider à développer un projet ». Il existe au Service civil international des chantiers dans le Nord et dans le Sud. Pour le Nord, pas besoin de formation, mais pour le Sud est mis en place un processus d’éducation au développement.
Quinoa : « Nous entendons par chantier le processus global comprenant la préparation, la formation et l’expérience collective d’immersion dans un pays du Sud autour d’un projet social, ainsi que le suivi et l’évaluation au retour ».
Asmae : « Les camps, une démarche en cinq étapes : rencontre avec Asmae, week-end de formation, journée d’information, sur place, journée de retour ».
Fondation Damien : « Participer aux chantiers constitue une occasion unique pour s’investir pleinement dans un projet de développement et pour découvrir et partager la vie de la population locale. Réussir son chantier exige une bonne préparation. C’est la raison pour laquelle plusieurs rencontres et weekends sont organisés avant le départ ».
Ces ONG ont des conceptions ressemblantes des chantiers et de leurs objectifs. Les chantiers font partie intégrante d’un processus. Comme mentionné plus haut, le chantier ne semble pas être le but de la démarche (sauf peut-être à la Fondation Damien) mais il s’agit d’un processus de formation à plus long terme. Il est intéressant également de noter que le Service civil international est le seul à proposer des chantiers dans le Nord et que, pour ceux-ci, il n’y a pas de processus de formation.
On distingue deux façons d’organiser les chantiers : chez Quinoa et Service civil international, la découverte du pays est intercalée dans le temps de travail, tandis que Fondation Damien et Asmae séparent le camp en deux blocs différents : le travail proprement dit (trois semaines) et la découverte du pays (une semaine).
Quinoa agit de cette façon après avoir remarqué que la « formule 3+1 » était désastreuse pour son image. En effet, des participants aux chantiers ramenaient des photos d’eux se baignant dans des eaux cristallines et les objectifs de Quinoa n’étaient pas compris par le grand public. On tente donc de proposer aux participants une « grille de curiosité », c’est-à-dire qu’on leur propose des activités de loisirs compatibles avec les objectifs du camp. Les temps de loisir sont donc insérés au cœur du temps de travail et ne sont pas réellement libres. Quinoa prend en charge tout le voyage, en adoptant une conception dirigiste de son organisation. Par crainte sans doute que les participants sortent trop des rails.
Le Service civil international veut se démarquer aussi fortement du tourisme. Selon eux, leurs participants ne font pas de tourisme durant leur séjour. Ils sont libres de faire du tourisme par après, mais le Service civil international n’en est alors plus responsable.
Asmae et la Fondation Damien, par contre, jugent que la découverte du pays est un point important. Une part significative du voyage doit donc y être consacrée. Si la Fondation Damien organise elle-même cette semaine, Asmae ne la prend pas en charge, elle est sous la responsabilité des participants.
On observe donc ici diverses stratégies pour se prémunir d’éventuelles retombées négatives du tourisme sur l’image de l’ONG.
Des ONG organisent des visites d’associations locales : Entraide et fraternité, la Fondation Damien et SOS-faim le font de façon très ponctuelle.
Chez Entraide et fraternité, on a organisé de façon non systématique des voyages d’un mois en été dans des pays du Sud. Ces voyages se composent de trois semaines de visite de projets et d’une semaine de découverte du pays. Il s’agit d’un « voyage d’immersion dans les réalités sociales du pays ».
A la Fondation Damien, à côté des chantiers il existe aussi des formules de « tourisme social ». Ces voyages en Egypte ou en Inde ont pour but de « montrer la réalité que les gens ne voient pas », ainsi que les beautés du pays. On visite des associations locales, ainsi que des lieux touristiques. L’idée d’amener les gens à s’engager ensuite en Belgique est très importante chez Entraide et fraternité. Le voyage n’est donc de nouveau pas un but en lui-même.
Chez SOS-faim, on n’a pas réellement d’intérêt pour l’organisation de voyages. S’il y a des demandes, l’ONG communique les coordonnées d’associations qui ont ce type de démarche. Mais malgré cela, il existe un concours que SOS-faim organise et grâce auquel certaines personnes peuvent gagner un voyage de découverte des partenaires de l’ONG. On découvre durant ce voyage le travail des associations partenaires de SOS-faim. Selon l’ONG, il s’agit d’une expérience exceptionnelle, qu’on ne pourrait pas vivre autrement que par ce canal-là.
Une dernière formule est développée chez Louvain développement. Chez eux, il s’agit d’envoyer des stagiaires sur le terrain durant un mois. Il ne s’agit pas de découvrir le pays, mais bien de mettre son savoir au service d’une association partenaire de Louvain développement. Le travail concret est donc capital, dans ce cas-ci.
Préparation au voyage
Dans toutes ces ONG , le voyage ne peut exister seul. Il est accompagné d’une préparation et souvent d’un suivi. La durée de la préparation peut fortement différer d’une association à l’autre. Elle va d’un an chez Entraide et fraternité à une « formation informelle avant le départ » chez Louvain développement. Les préparations se font souvent sous la forme de weekends de formation. Les ONG insistent sur les mêmes points durant les formations. Une partie des formations est consacrée aux relations Nord- Sud.
Chez Quinoa, par exemple, « le premier week-end traite des relations Nord-Sud en général. Divers intervenants animent des ateliers interactifs, pour aborder des thèmes comme le développement, l’interculturel et l’engagement. Le but est d’élargir le cadre de référence des participants, de remettre en cause nos préjugés et d’interroger nos motivations pour un tel projet ».
Le Service civil international propose un « week-end de formation générale sur le thème des relations Nord-Sud et de la rencontre interculturelle ». Chez Asmae, le week-end de formation, comprend, entre autres, différents débats sur le développement, sur les rapports Nord- Sud. Asmae dit cependant que ce genre de sujets « passe au-dessus de la tête » de la majorité des participants et que c’est après leur retour qu’ils s’y intéressent. L’idée de ces week-ends est aussi d’entamer une réflexion sur les motivations des futurs participants. Ils arrivent souvent avec l’envie d’aider, mais, selon Asmae, ils doivent se rendre compte qu’il n’en sera peut-être rien et qu’ils apprendront plus qu’ils n’apporteront au pays.
On aborde durant ces formations des sujets liés plus directement au pays visité : habitudes locales, cours de langues (Asmae), climat, conditions de vie (Fondation Damien), « formation régionale » (Service civil international).
On peut toutefois remarquer que l’accent n’est pas mis sur le côté pratique du voyage, mais beaucoup plus sur des thèmes liés au développement. Comme mentionné plus haut, le but du voyage réside bien là, et non dans la découverte d’un pays.
Le public
Le public est en général un public jeune. Selon la Fondation Damien, cela est dû au fait que des activités comme les chantiers rejoignent plus l’enthousiasme des jeunes. Il n’en est pas de même pour la formule de tourisme social, où on retrouve des personnes plus âgées. Au Service civil, on dit que les personnes plus âgées n’ont pas vraiment le temps pour de telles activités et ont peut-être envie d’autre chose durant leurs vacances.
Chez Asmae, on constate cela aussi : au-delà de 30-35 ans il y a un décalage entre les objectifs des participants. Les personnes plus âgées ont plus d’expérience dans certains domaines, en particulier dans leur domaine d’activité professionnelle. Asmae tente donc de mettre au point une formule qui permettrait au plus de 35 ans de faire profiter les associations locales de leur expérience.
Selon Quinoa, les jeunes peuvent être plus facilement touchés car ils sont dans une phase de maturation, de construction de soi et ont des valeurs d’ouverture aux autres. Au-delà de 30 ans, les gens sont plus sceptiques, désabusés, leur carrière est dans sa phase ascendante, et ils travaillent souvent dans des domaines qui ne correspondent pas aux valeurs prônées par le chantier.
Une autre caractéristique du public est qu’il est assez « fermé », que ce soit d’un point de vue socio-économique ou du point de vue des valeurs. Chez Louvain développent, on dit en effet qu’on « prêche à des convertis ». Les personnes touchées par ces activités sont celles qui ont déjà un comportement responsable et conscient. Mais, étant donné qu’il s’agit d’universitaires, c’est un public extraordinaire, car il occupera plus tard des postes à responsabilité et pourra donc avoir des influences sur le fonctionnement de la société occidentale.
Chez Asmae, on dit que les personnes touchées font partie d’un milieu social aisé. Cela fait bien de participer à un chantier pour certaines personnes. Bien entendu, pour récolter des fonds et trouver des personnes qui savent se payer le voyage, on ne peut pas se permettre d’aller dans n’importe quel milieu. Au Service civil international, on dit que le volontariat est un luxe.
Le problème du public est donc un enjeu important et les ONG tentent d’élargir leur cible. Asmae a participé au projet Solidarité avec des jeunes issus de milieux défavorisés qui sont ensuite partis en voyage. Mais cela a nécessité une mise de fonds de la part d’Asmae, ce qui n’est pas toujours possible. La difficulté est à la fois de réunir les fonds nécessaires aux voyages et de toucher un public différent du public habituel.
Les ONG semblent donc vouloir élargir leur cible et toucher un public plus large et diversifié, mais se rendent compte que les fonds nécessaires au financement des activités, ou à la participation au voyage, tout simplement, ne se trouvent que chez des personnes qui ont de l’argent.
Selon nous, il s’agit donc plutôt d’un vœu pieux lorsqu’on parle d’élargir le public. A moins d’une augmentation importante des subventions des ONG, cela ne semble pas réalisable. On sent poindre un sentiment de culpabilité chez certains, qui « font du social » mais à l’étranger, tandis qu’ils se limiteraient à un public privilégié en Belgique.
Le tourisme
La question est maintenant de savoir comment les ONG présentent les activités qu’elles organisent : assument-elles la dénomination « tourisme » ou non ?
On voit à nouveau apparaître deux tendances : ceux qui assument le fait qu’ils font du tourisme et ceux qui présentent leurs activités comme non-touristiques. Dans la pratique, les activités ne sont d’ailleurs pas fondamentalement différentes.
Chez les premiers, on parlera de tourisme social (Fondation Damien et Entraide et fraternité) dans le sens de « découverte de la réalité sociale du pays ». On découvre un pays, mais on voit des choses que les touristes traditionnels ne voient jamais. Il s’agit pour les participants d’une expérience tout à fait exceptionnelle. On reconnaît que la découverte du pays est importante et qu’on ne peut pas se limiter à des images de personnes en difficulté. Dans ce cas-là, les préjugés n’en seraient que renforcés. Il faut ainsi avoir une vision globale du pays.
Chez Asmae, on dit également que c’est une forme de tourisme, d’ailleurs une semaine est consacrée à la découverte du pays. Ce serait bête de partir si loin sans voir les beautés d’un pays. Cependant, comme mentionné plus haut, Asmae ne s’occupe pas de cette semaine supplémentaire. Selon Asmae, il est très intéressant pour les jeunes de vivre d’abord avec des personnes défavorisées et de côtoyer ensuite un monde où le maître mot est le fric. Les jeunes sont alors souvent révoltés par le comportement de certains touristes et cette expérience peut leur permettre de changer leur propre comportement.
D’autres ONG ne veulent pas être assimilées à une forme de tourisme, quelle qu’elle soit. C’est le cas de Quinoa pour qui les chantiers ne sont pas une forme de tourisme, aussi alternatif soit-il. Le but du chantier est l’immersion dans le cadre d’un projet, on va plus loin que la simple découverte. Il n’y a pas de volume de temps significatif consacré au tourisme.
Pour le Service civil international, il ne s’agit pas non plus de tourisme, mais peut-être les gens en font-ils après, comme mentionné plus haut. Pour eux, le voyage n’est pas essentiel, et ils tentent donc de ne pas utiliser les termes « tourisme » ou « vacances » dans les présentations des chantiers, pour ne pas induire les futurs participants en erreur.
Même chose pour les voyages de SOS-faim. Les visites de projets ne sont pas du tourisme, mais les gens sont bien entendu libres de prolonger leur voyage par du tourisme.
Chez Louvain développement, les stages ne sont pas vus non plus comme du tourisme, mais un intérêt pour la question existe. Seulement, par manque de moyens et à cause du fait que le tourisme n’est pas lié à la question du développement dans l’esprit des bailleurs de fonds, il n’a pas été possible jusqu’ici pour eux de faire du tourisme.
Résumé et commentaires
De nombreuses ONG utilisent le voyage comme outil d’éducation au développement. Cependant, elles ne voient pas le voyage comme une fin en soi, ni comme réellement important. La chose la plus importante est de comprendre les mécanismes qui gouvernent le monde. Parmi ces ONG, certaines disent faire du tourisme, jugeant que celui-ci est un élément de la découverte du pays, tandis que d’autres s’en distancient vigoureusement.
Un autre point important est l’opposition entre le peu de cas que les ONG font de la préparation pratique du voyage dans leurs formations et le fait de partir en voyage, qui est finalement une confrontation entre théorie et pratique. De plus, les participants étant majoritairement jeunes, on pourrait espérer que les ONG les préparent plus à la vie sur place pour éviter qu’ils ne fassent trop de bourdes.
Une réflexion pourrait aussi être menée sur les attentes des ONG et sur celles des participants. Se rejoignent-elles ? Ne s’agit-il pas pour un grand nombre de personnes de faire un voyage lointain à moindres frais et hors des sentiers battus ? Il est également intéressant de constater que des ONG peuvent parfois fonctionner comme de véritables entreprises, en adaptant leurs activités à l’image qu’elles veulent donner d’elles-mêmes.