Bloqués pendant de trop longues décennies dans le décor
étroit d’une des plus violentes batailles de la guerre
froide, les Angolais entrevoient à présent la lumière,
certes chancelante, d’une porte de sortie.
Cette porte ne peut être autre que la réconciliation nationale.
Après avoir tout essayé pendant vingt ans pour exterminer leur
ennemi interne, sans succès, les seigneurs de la guerre auront
compris que la victoire par les armes n’était pas possible. En
attendant, les Angolais vivent une situation de « ni guerre ni
paix », sur un terrain miné, dans un pays exsangue.
Si pour nos amis angolais la réconciliation nationale est bien une
porte qui s’entrouvre, ce numéro d’Antipodes peut être pour
nous, lecteurs intéressés mais lointains, une fenêtre sur la réalité
de ce pays peu connu, permettant de découvrir ses réalités culturelles,
politiques, économiques et sociales, de partager les
analyses que des Angolais en font.
Il a été conçu et préparé à Luanda par nos partenaires angolais
d’Action pour le développement rural et l’environnement, ADRA.
Nous avons déterminé ensemble ses contours, nos amis angolais
ont contacté les auteurs, se sont mis à écrire eux-mêmes et nous
ont envoyé les textes que nous avons ensuite traduits à Bruxelles.
La publication a pris de l’ampleur et est devenue ce numéro
double, tellement ce pays a besoin de s’expliquer, de se raconter,
de trouver les mots qui ouvriront des espaces d’avenir. Nous
pouvons peut-être en faire partie.