« Je me suis peu à peu demandé quel type de manquement culturel, de carence, devait exister au Rwanda pour offrir si peu de frein au passage à l’acte barbare.
L’idée m’est venue qu’il existait peut-être une relation entre ce que j’avais eu l’occasion de constater dans l’art et la production artistique et les comportements horribles en situation de crise grave. Plus précisément, je me demande si le passage à l’acte ultra violent ne trouve pas une de ses motivations dans la difficulté à pratiquer l’art ».
par Thierry De Smedt, pag. 6
« Les arts des peuples du Sud peuvent-ils aider les gens à se rencontrer sur pied d’égalité ? Il y a des ONG d’éducation au développement qui en sont convaincues. Et ainsi elles se sont mises à organiser des événements culturels ou même de grands festivals colorés. Considérés comme un moyen d’attirer l’attention sur la richesse culturelle des peuples du Sud, ces événements doivent contraster avec l’image misérabiliste souvent propagée par les médias. Cependant, cette nouvelle approche n’est pas toujours applaudie. Il y en a qui y objectent qu’on court le danger de se servir de la culture pour détourner l’attention de la nécessité de réaliser des changements économiques et politiques dans les rapports de force entre le Nord et le Sud. D’autres craignent qu’en réduisant la culture à ses manifestations artistiques, on perdrait de vue toutes les autres composantes de la culture au sens large qui dans son ensemble constitue le moteur symbolique du développement. Ce questionnement n’a pas laissé indifférents les éducateurs au développement qui organisent la présentation des productions artistiques du Sud en Europe. Eux-mêmes reconnaissent que ce nouvel outil pour sensibiliser l’opinion publique donne à réfléchir avant d’agir ».
par Edith Sizoo, pag. 14
« La question est de savoir si un spectacle, et en particulier s’il est créé au Sud, est en mesure, seul et isolé, par la vertu du discours théâtral, par le point sensible où il touche le spectateur, de constituer un instrument d’éducation au développement. S’il arrive à échapper à un phénomène d’exotisme culturel, il peut baliser le terrain, rendre le public attentif à une autre écoute ».
par Paul Biot et Carmelina Carracillo, pag. 27
« Je crois que nous sommes représentatifs de Bruxelles, parce que Largo c’est deux Belges et un Belge d’origine marocaine, et dans la population de Bruxelles il y a à peu près deux tiers de Belges et un tiers d’immigrés. Les étrangers, ce sont des gens comme nous, qui vivent comme nous, qui ont besoin de manger, de travailler. Ils existent. Je crois que le dialogue est possible ».
Largo, la « world music » façon Bruxelles, pag. 32