Cinquante ans après...

Mise en ligne: 16 mars 2010

...la population congolaise n’a guère envie de faire la fête, par Benoït Van der Meerschen

Floribert Chebeya, militant des droits humains depuis belle lurette au Congo , de passage à Bruxelles, me confiait récemment au sujet du cinquantenaire de l’indépendance du Congo, tellement omniprésent dans les médias :
« La population congolaise s’en moque éperdument, elle pense d’abord à sa survie et n’a guère envie de fêter quoi que ce soit… ».

Le présent numéro d’Antipodes, qui laisse largement la parole aux Congolais eux-mêmes, en témoigne à suffisance : la situation aujourd’hui du Congo est … apocalyptique.

Survie, genre, santé, droits de l’enfant… La liste est malheureusement longue de ces atteintes aux droits fondamentaux des Congolais qui n’en finissent pas depuis bien plus longtemps que cinquante ans.

En effet, quitte à s’abreuver de retours en arrière, il n’y a aucune raison de s’arrêter arbitrairement à ce fameux 30 juin. Aux trente ans de dictature, aux années d’une guerre qui n’en finit pas dans bien des endroits du territoire congolais, dans la chaîne des responsabilités, on peut franchement ajouter les décennies de domination coloniale. Que ce soit la cruauté sans nom des premiers colons belges ou encore l’insupportable régime d’apartheid que constituait le Congo avant le 30 juin 1960.

Depuis sa découverte jusqu’à aujourd’hui, le Congo est pillé et laissé ouvert à tous les appétits de ceux qui, sans vergogne, veulent se repaître de ses richesses. C’était même une des conditions pour que les grandes puissances, à Berlin en 1885, laisse Léopold II rafler la mise. Le Congo en paie toujours le prix aujourd’hui.