Source : La poésie palestinienne contemporaine. Abdellatif Laâbi. Le Temps des Cerises. 2002.
Et nous, nous aimons la vie autant que possible
Nous dansons entre deux martyrs. Entre eux, nous érigeons pour les violettes un minaret ou des palmiers
Nous aimons la vie autant que possible
Nous volons un fil au ver à soie pour tisser notre ciel et clôturer cet exode
Nous ouvrons la porte du jardin que le jasmin inonde les routes comme une belle journée
Nous aimons la vie autant que possible
Là où nous résidons, nous semons des plantes luxuriantes et nous récoltons des tués
Nous soufflons dans la flûte la couleur du lointain, lointain, et nous dessinons un hennissement sur la poussière du passage
Nous écrivons nos noms pierre par pierre. Ô éclair, éclaire pour nous la nuit, éclaire un peu
Nous aimons la vie autant que possible
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