Présentation

Mise en ligne: 2 décembre 2021

Ce numéro d’Antipodes se veut une mémoire pour continuer le numéro précédent ; il puise dans les tréfonds pour retrouver ou retranscrire une parole oubliée, un article enfoui ou une mémoire éloignée. Il s’ouvre sur un entretien avec Karima Lazali, réalisé par Chayma Drira. Elle y dévoile ce qu’elle entrevoit des effets psychiques de l’expérience coloniale. Son travail sur la transmission transgénérationnelle du traumatisme colonial s’ancre dans une approche pluridisciplinaire, à la croisée de la psychanalyse, de l’histoire et de la littérature.

Cécilia Diaz et Salufa Nunu nous proposent ensuite un voyage en République Démocratique du Congo, à Bukavu. Elles rencontrent plusieurs participantes lors de formations et sont interpellées par les questionnements partagés. Elles décident alors de tout retranscrire en nous invitant à se questionner, nous aussi, sur l’importance des relations Nord-Sud. Les divers témoignages font ressortir une certaine incompréhension par rapport à la pauvreté des Congolais vu la richesse du Congo : « Pourquoi sommes-nous pauvres si le Congo est si riche ? », « Moi, je voulais savoir qu’est-ce que c’est l’Europe ? Parce que vous avez l’air d’être riches… ». Ces questionnements sont, peut-être, et d’une certaine façon, en lien avec la colonisation. Les auteures nous invitent à repenser le monde de demain, afin de trouver les valeurs utiles à cette nouvelle société.

Dans le contexte israélo-palestinien, Salah Guemriche déplore les actes commis par les israéliens qui restent impunis. Ne semblant pas réagir face au non-respect des Droits internationaux et délaissant ainsi le peuple palestinien, l’ONU est pointée du doigt.

Cécilia Diaz nous relate en partie l’Histoire du Guatemala, à partir des actions d’une organisation guatémaltèque d’éducation et d’aide à la défense des droits des communautés, des peuples originaires et des populations défavorisées : « Serjus ». L’article revient sur le traumatisme des 36 années du conflit armé et de la féroce répression militaire. Par ces diverses réflexions et actions, l’organisation Serjus cherche à décoloniser, c’est-à-dire, reconstruire – avec les peuples originaires – le sens de la communauté de base, et, à long terme, viser la création d’un État Plurinational.

Sihame Fattah nous concocte ensuite la rubrique « Itecollage », reprenant divers échanges et débats sur les réseaux sociaux, qui touchent à beaucoup de questions de société abordées par ITECO et liées au décolonial.

Nous reprenons ensuite une émission de la RTBF mettant en lumière l’avenir monarchique ou républicain de la Belgique. Son nom : « Tournois de l’Académie ». Lors d’un de ces tournois, il s’est agi de discuter de l’Histoire coloniale belge, à partir du point de vue de deux équipes : la première avec le comte Etienne Davignon, la seconde avec le Professeur Isidore Ndaywel ; il fallait y répondre, à tour de rôle, à la question : « Le Congo belge : assumer ou s’excuser ? ». Dans cet article, la retranscription de ces joutes.

Pour clôturer ce numéro, nous retrouvons des propos de Paulo Freire (interviewé par Yvon Minvielle à Genève le 19 Juin 1978) au sujet de l’expérience pédagogique en Guinée Bissau et de son livre Lettres à la Guinée Bissau sur l’alphabétisation, quelques années à peine après la libération et la décolonisation des pays africains lusophones.

Si nous tirons toutes ces matières de ces tiroirs, c’est pour mieux réfléchir à la meilleure manière de tisser des alliances à partir de topoï bien clairs pour les uns et pour les autres.

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