Il n’y a aucune raison de ne pas continuer à appeler développement la possibilité pour tous les habitants de la terre à accéder à l’eau potable, à une alimentation
équilibrée, aux soins et à l’éducation
Besides, there
is no reason to stop calling development the opportunity for all the inhabitants of the world to have an
access to drinkable water, to a balanced nutrition, to health care and to education
Jadis, développement et croissance étaient synonymes. Au moins pour ceux pour qui l’amélioration des conditions de vie des gens commençait par la création des richesses. La social-démocratie est passé par là, au moins en Europe, et sa mise au point est venue rééquilibrer cette équation simplette. Il ne suffit pas de créer de la richesse pour améliorer la vie des gens, il faut aussi que cette richesse soit distribuée et bien distribuée.
La crise écologique est venu ensuite montrer d’autres limites de la croissance à tout prix. Les déserts remplaçant les forêts et la pollution et son cortège de maladies se multipliant, le temps est venu de brider la dépense immodéré des ressources premières avant que la planète toute entière ne suffoque et avec elle les populations bénéficiaires du développement.
Il reste qu’il est difficile de déterminer au nom de quelle considération, fût-elle bien fondée, peut-on empêcher les gens de vouloir échapper à la misère qui, faut-il rappeler reste le lot quotidien de la majorité de la population mondiale. Comme il est écrit dans ces pages, « il n’y a aucune raison de ne pas continuer à appeler développement la possibilité pour tous les habitants de la terre à accéder à l’eau potable, à une alimentation
équilibrée, aux soins et à l’éducation ».
Alors, le courant de la décroissance se tromperait-il fondamentalement d’ennemi, comme l’affirme Frédéric Lapeyre dans ces pages ? Ou en posant la question de la décélération de la croissance au sein de pays riches pour ralentir le prélèvement qu’ils effectuent sur les ressources naturelles vise-t-il justement l’impasse du développement ?
Ce numéro d’Antipodes essaie d’aborder ces questions à travers les voix plurielles des acteurs concernés. Il sera prolongé par une deuxième parution, en décembre 2007, centrée sur les enjeux environnementaux liés notamment au développement des pays émergents, au premier rang desquels se trouvent la Chine, l’Inde et le Brésil. Parmi ces enjeux à cheval entre le développement et l’environnement, celui des biocarburants, traduit par le Guardian en ces termes : Les Etats Unis ayant décidé de parier sur les biocarburants afin de réduire leur dépendance au pétrole importé, les cultures nourricières sont délaissées au profit de celles qui servent à la production des biocarburants. Ainsi, 800 millions d’automobilistes sont en train d’affamer deux milliards de pauvres.
Bonne lecture.
Rise or Fall ?
Some time ago, development and growth were synonyms, at least for those who thought that the improvement
of life conditions started by the creation of wealth. Social democracy took that path, at least in
Europe, and its approach has come to rebalance this simple equation. In order to improve people’s lives,
creating wealth is not enough : not only wealth needs to be distributed, but it also needs to be done well.
Further on, the environmental crisis has highlighted further limits to the “growth no matter what !”.
As deserts are replacing forests, and pollution and diseases multiply, it is now time to curb the spending
of raw material, before the planet and people benefiting from development start suffocating. Nevertheless,
it seems hard to determine how we could prevent people from escaping from misery. Besides, there
is no reason to stop calling development the opportunity for all the inhabitants of the world to have an
access to drinkable water, to a balanced nutrition, to health care and to education”.
So could the decrease trend be facing the wrong enemy, as Frédéric Lapeyre points out in these pages ?
Or is it that by asking the question of the deceleration of the growth among rich countries he simply aims
at pointing out the development impasse ?
Issue 178 of Antipodes faces these questions through the voices of the involved actors. Another issue
will be released in December 2007, with a major focus on environmental matters, mainly linked with the
development of emerging countries, especially China, India and Brazil.
Among these issues- in between development and environmental matters- such as biofuels, the Guardian
reports that “the US decided to bet on biofuels in order to reduce their dependency on imported oil.
Nutritive cultures have been left aside and replaced by the cultures needed for the production of biofuels.
Thereby, 800 million drivers are letting starving 2 billion poor people.