Toute l’Europe est concernée

Mise en ligne: 4 juin 2010

...en ordre dispersé, par Antonio de la Fuente

La Commission européenne dispose de cinq programmes en matière de coopération au développement, dont un qui va en soutien des actions des organisations non gouvernementales et des autorités locales, avec un budget de 218 millions de euros pour 2010.

De ce montant, 179 millions sont destinés à des projets en dehors de l’Union européenne et 35 millions (16%) à des projets développés au sein de l’Union, qui peuvent être considérés comme des projets d’éducation au développement.

Ces projets sont sélectionnés à travers un processus qui s’ouvre par un appel d’offres. Ils doivent proposer des activités dans au moins deux pays de l’Union concernant des thèmes en lien avec l’appui du public aux Objectifs du millénium pour le développement (ODM) ; les médias et le développement ; et d’autres questions d’intérêt public tels que les migrations, le commerce, l’environnement, les droits de l’homme et la mondialisation.

La contribution de l’Union européenne est de 75% du budget des projets approuvés ; il s’agit donc d’un système de cofinancement.

Beaucoup d’Autriche, peu d’Espagne

L’analyse des 268 projets cofinancés dans ce cadre dans la période 2005-2009 (menée par une équipe d’experts sous la direction de Harm-Jan Fricke) montre que les initiatives conduites par des ONG italiennes, allemandes et britanniques sont les plus nombreuses ; ensemble ces trois pays représentent presque la moitié (49%) des projets cofinancés ; et l’Italie concentre à elle seule presque deux tiers des projets conduits par des autorités locales.

Néanmoins, du point de vue de la taille des pays en fonction de leur population, les pays les plus présents sont l’Autriche, la Finlande et le Pays Bas suivis de près par la Belgique (même si la Belgique peut être surreprésentée, dans la mesure où Bruxelles est le siège de bonne nombre de coordinations européennes, qui présentent donc des projets depuis la Belgique mais à destination de l’ensemble de l’Europe). A l’autre extrême, la sous-représentation espagnole est frappante.

L’Afrique pour le grand public

En ce qui concerne les thèmes traités par ces projets, la pauvreté, les OMD et les politiques de développement sont les trois les plus fréquents. En général, les questions liées au commerce international sont bien présentes, tandis que des thèmes liées aux médias, aux migrations et aux discriminations sont nettement moins fréquents.

Pour ce qui est du focus géographique, les questions liées à l’Afrique se trouvent loin devant l’Asie, l’Amérique du Sud et le bassin méditerranéen.

Pour ce qui est des groupes visés par ces projets, il s’agit majoritairement du grand public (ou tout public, pour être plus exacts, c’est-à-dire un public non différencié), les décideurs, l’enseignement formel (écoles et universités) et les ONG elles-mêmes. Sont manifestement minoritaires en tant que cibles les personnes âgées, les minorités, les migrants.

Quant aux méthodes investis pour mener à bien ces projets, celles-ci sont principalement, et en ordre décroissant, des sites internet, des conférences, séminaires et séances de formation, le développement de matériel didactique, des campagnes, du plaidoyer et des événements médiatiques, des recherches et des publications, la mise en réseau et des visites du Sud et vers le Sud.

En fin, les auteurs de l’étude regroupent les projets en quatre catégories : sensibilisation, relations publiques, éducation à proprement parler et développement d’aptitudes pour évoluer dans la complexité du monde moderne.