Manuela Mesa, du Centre d’informations pour la paix, CIP, à Madrid, en Espagne, Le travail pédagogique doit avoir une dimension globale

Mise en ligne: 22 septembre 2015

Travailler en réseau, dans le cadre de Polygone, a été utile pour vous ?

Travailler en réseau est très stimulant, cela permet d’avoir une vision plus large et de connaître des pratiques pédagogiques différentes selon les contextes. Dans un monde de plus en plus mondialisé, il est nécessaire que notre travail pédagogique ait une dimension globale et faire partie de réseaux internationaux est très important parce que cela renforce le travail local et est à la base de nouvelles idées et de nouveaux défis. Et cela permet aussi d’avoir plus d’influence sur les personnes qui prennent les décisions politiques sur les plans nationaux et régionaux. C’est, aussi, une forme d’échange et d’apprentissage. Travailler en réseau n’est cependant pas toujours facile. Parfois, arriver à avoir une communication convenable représente un gros effort et l’existence de langues différentes rend l’exercice encore plus complexe. Cela coûte cher et il n’est pas toujours aisé de disposer des fonds nécessaires. Les nouvelles technologies peuvent aider, mais cela ne suffit pas pour créer un réseau solide. Les contacts interpersonnels sont essentiels, mais à échelle internationale ce n’est pas toujours possible.

L’apprentissage de la systématisation a été profitable pour vous ?

Le concept de systématisation permet d’ouvrir des nouvelles voies dans la formation parce qu’il est basé sur la réalité concrète des gens et leurs problèmes les plus immédiats. Une proposition de systématisation doit s’adapter aux caractéristiques de chaque organisation. Il n’est pas toujours possible de faire une systématisation en suivant les étapes prévues, mais une proposition de systématisation ouvre beaucoup de possibilités ; c’est une démarche que nous aimerions approfondir davantage.

Quel est ton travail à présent ?

Il tourne autour des dimensions d’analyse et des dimensions pédagogiques : le co-développement et l’interculturalité sur la scène locale, notamment les communes, et dans le milieu des jeunes ; la prévention des conflits, notamment au sein des Etats fragiles ; les réseaux internationaux d’action au sein des mouvements sociaux pour une justice mondiale. Nous continuons aussi à travailler dans la formation d’animateurs en éducation au développement au sein des ONG et des organisations sociales.