S’adressant à un public jeune, l’action de Quinoa en éducation au développement gravite autour de l’expérience des « chantiers Nord-Sud », de séjours d’immersion à court terme dans différents pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, dans le cadre de micro-projets nés de l’initiative des communautés locales. L’association propose également des formations et des animations pédagogiques en milieu scolaire, des publications ainsi que l’organisation d’événements culturels.
« Rien d’exceptionnel » c’est la formule qui pourrait bien résumer la relation que l’équipe de Quinoa entretien avec l’évaluation. Etant familiarisés avec cette pratique, ils n’ont pas d’appréhensions particulières, ainsi que l’explique Michel Luntumbue, responsable pédagogique, des publications et de la cellule évaluation : « l’évaluation est un cadre de réflexion, de coordination des évaluations internes et d’orientation méthodologique au sein de l’équipe : en concertation avec la cellule évaluation, chaque permanent est en charge du bilan de son action au cours d’année. Par ailleurs, deux journées annuelles d’évaluation interne encadrées par un formateur extérieur permettent une approche collective de notre structure, de la dynamique institutionnelle ainsi que de la culture de travail qui en découle ».
Quinoa a évalué l’impact du processus des chantiers auprès de ses volontaires, et celui de la formation préparatoire à l’évaluation finale, en passant par l’encadrement au cours de l’activité. Pour la première fois, ils réalisent une étude de cette ampleur. Cette évaluation interne menée par un évaluateur externe a été confié à Juan Romero, dans le cadre de son mémoire de fin d’études universitaires de 3ième cycle à l’ULB. Elle a duré six mois, à cheval sur 2000 et 2001, en fin de troisième année du plan quinquennal.
En ce qui concerne les problèmes posés par l’évaluation de l’impact des actions en éducation au développement, Luntumbue reconnaît l’existence d’une « certaine difficulté à évaluer les effets portant sur les changements d’attitudes et de mentalités : différents indicateurs restent souvent à définir, à affiner et à croiser si l’on veut analyser ces résultats. Mais il n’est pas nécessairement garanti que nous distinguerons ce qui est dû à l’impact de notre action éducative de ce qui est lié au contexte global ». Pour cette raison, « notre cadre méthodologique reste en cours de clarification, avec le concours d’un évaluateur externe qui dispose d’une longue expérience de terrain comme évaluateur de projet dans le domaine des relations Nord-Sud ».
Finalement, Michel Luntumbue évalue cette expérience avec optimisme : « Elle a comporté un réajustement stratégique du contenu de certaines de nos actions ; pour le futur, elle ouvre la perspective de nouvelles compétences et renforce une approche plus rigoureuse et professionnelle de l’évaluation ».