Ils sont capables du meilleur comme du pire, propos de Véronique Wemaere recueillis par Antonio de la Fuente
Véronique Wemaere, vous êtes directrice de l’action de partenariat Sud à Solidarité socialiste. Vous revenez du Burkina Faso, que pouvez-vous dire de la situation sur place ?
Ça bouge au Burkina. Ce que j’ai pu constater après trois ans, ce sont des avancées en termes d’organisation et de professionnalisation de la plupart des partenaires mais sans retombées suffisantes pour les organisations de base. De même, les classes moyennes améliorent leurs conditions de vie mais la vie au village est toujours la même. Le Burkina a un taux de croissance honorable qui rend jaloux les autres pays de la sous-région, comme le Sénégal.
La situation suscite l’espoir du changement. Le gouvernement de transition semble de bonne composition et vouloir poser des actes forts en faveur de la lutte contre la corruption et la réduction des inégalités. Il y a du travail pour les associations de la société civile vectrices de changement. Elles ont des opportunités à saisir, on verra...
Les syndicats ont délibérément décidé de rester indépendants du gouvernement de transition pour mieux assurer leur rôle de veille des droits des travailleurs. Ils montent déjà au créneau avec certains dossiers.
Les jeunes sont en première ligne comme on a pu le constater lors des dernières journées d’octobre. Mais ces jeunes sont très peu organisés pour le moment. Ils n’ont jamais fait l’objet de politiques significatives publiques ni même associatives. Tout d’un coup, l’attention revient sur eux. Il devient urgent de travailler avec eux. Ils sont capables du meilleur comme du pire.