Valoriser et gérer l’alimentation comme un bien commun en Europe à travers quinze mesures politiques, juridiques et financières, par José Luis Vivero-Pol
1. Une déclaration du Parlement européen considérant l’alimentation non plus comme une marchandise, mais comme un bien commun et public, et qui reconnaisse le principe de la souveraineté alimentaire comme un droit de l’homme à inclure dans les cadres juridiques nationaux et les politiques publiques.
2. La mise en place par l’Union européenne d’objectifs pour l’approvisionnement alimentaire en 2030 : 60% du secteur privé, 25% d’auto-production (actions collectives), 15% d’approvisionnement de l’Etat par le biais de la couverture alimentaire universelle (voir point 9).
3. Une Initiative citoyenne européenne considérant l’alimentation comme un droit humain, un bien public et commun, dans la politique et les cadres juridiques européens. Les priorités politiques devant être orientées vers la sauvegarde des moyens de subsistance des agriculteurs et les droits des personnes à disposer d’une alimentation suffisante et saine.
4. Les biens communs alimentaires et le droit à l’alimentation dans la réforme de la PAC —politique agricole commune— avec des références spécifiques et une reconnaissance de l’importance de la production de denrées alimentaires communes en Europe.
5. Des repas locaux, organiques et fraîchement préparés dans les écoles, gérés par les parents et le personnel scolaire.
6. La promotion de conseils locaux ruraux et urbains sur les politiques alimentaires par le biais de la démocratie participative, un financement pour la reconstitution du capital semencier et des lois pour mettre en œuvre ces mesures. Une fois qu’on aurait atteint une quantité suffisante de ces politiques, un Conseil de la politique alimentaire de l’UE pourrait être mis en place pour surveiller la réforme des politiques alimentaires.
7. Des agriculteurs et pêcheurs employés par l’État fourniraient régulièrement des denrées alimentaires pour satisfaire les besoins des hôpitaux, des écoles, l’armée, les ministères.
8. La garantie du pain quotidien pour tous. La mise en place de boulangeries publiques où chaque citoyen peut avoir accès à une miche de pain chaque jour (si nécessaire ou souhaité).
9. Une couverture alimentaire universelle pour garantir un volume minimum de nourriture à chaque citoyen de l’Union, semblable à la couverture de santé universelle et à l’éducation primaire universelle.
10. Le brevetage d’organismes vivants doit être interdit en tant que norme minimale éthique.
11. La spéculation sur l’alimentation doit être interdite, parce qu’elle ne contribue pas à améliorer le système alimentaire.
12. Des règles plus strictes et innovantes pour éviter le gaspillage alimentaire.
13. Toutes les recherches agricoles financées avec des fonds publics doivent rester dans le domaine public.
14. Les subventions liées à l’alimentation pour soutenir des actions citoyennes innovantes pour l’alimentation, telles que les territoires de biens communs, l’agriculture soutenue par la communauté, les groupements d’achats en commun, les connaissances sur l’agriculture ouvertes à tous.
15.- Le Parlement européen élabore une communication pour appeler à la création d’un réseau de banques alimentaires de l’Union qui serait universel, responsable, obligatoire et non volontaire, aléatoire et ciblé, qui abandonnerait une vision du don charitable de denrées alimentaires à la conception de l’alimentation comme un droit universel.