Les nouvelles technologies, pour ou contre le développement humain

Mise en ligne: 5 octobre 2015

par Pierre-Yves Thomas

Comme chaque année, le Rapport mondial sur le développement humain du Programme des Nations unies pour le développement, PNUD, comporte une partie analytique qui se penche sur une thématique particulière et une partie statistique qui établit un classement des pays en fonction de l’indicateur de développement humain. Cet indicateur est lui-même calculé sur base de trois indices : celui de l’espérance de vie, celui du niveau d’instruction et celui du produit intérieur brut.

Pour cette année 2001, une petite remarque s’impose sur le plan statistique : des 198 Etats souverains que compte le globe, le Rapport n’en recense que 162 (pour 174 les années précédentes). Les principales évictions du rapport de cette année se nomment… Irak et Cuba !

Du point de vue analytique, le rapport porte sur un thème on ne peut plus vaste : les nouvelles technologies. Plus précisément, il identifie trois terrains d’actions pour ces nouvelles technologies : l’agriculture, la santé et surtout la communication.

Le secteur des médicaments semble a priori être le moins polémique des sous thèmes abordés. Pourtant, comme le révèle le rapport, sur 1.223 médicaments mis sur le marché en vingt ans, treize seulement étaient destinés au traitement des maladies tropicales.

En matière d’agriculture, le rapport présente les organismes génétiquement modifiés, OGM, comme des produits miracles : ils combineraient les hauts rendements, la valeur nutritionnelle supérieure et la résistance à la sécheresse. Le rapport reconnaît bien que ces techniques comportent bon nombre de risques —certains sont avérés—, mais il estime qu’il faut « mettre en balance les effets pervers possibles ainsi que les retombées positives attendues ». On est très loin du principe de précaution !

Le rapport met aussi en avant les nouvelles technologies de la communication.

Celles ci seraient un instrument privilégié pour la recherche et le développement ainsi que sur l’ouverture au monde. Le rapport se rend bien compte ici que le principal problème est celui de la marginalisation de pays qui ont des besoins bien plus pressants que la recherche et développement, en ce compris les droits de propriété intellectuelle : « Avec 19 % de la population, la sphère OCDE concentre 91 % des 347 mille brevets délivrés en 1998 ». Et de se pencher sur des solutions, pas très novatrices, au demeurant, pour financer le développement technologique et la recherche et développement : augmentation de l’aide publique au développement, réductions des dépenses militaires, etc. Le rapport mise aussi sur l’industrie et le secteur privé , même s’il estime que l’Etat doit garder un rôle.

Nul doute la voie technologique prise par le PNUD soulèvera bien des questions.