Les ONG d’éducation au développement ont été traditionnellement plus enclines à travailler au sein du milieu associatif ou dans des écoles
Peut-on faire de l’éducation au développement avec tout le monde ? La question se pose dans la mesure où les ONG —qui mettent en œuvre des programmes de sensibilisation des publics européens aux enjeux des rapports internationaux— ont été traditionnellement plus enclines à le faire dans des écoles et dans le milieu associatif dont elles sont issues, auprès d’un public de classe moyenne, en général.
De nouveaux publics néanmoins sont peu à peu sujets de propositions de travail en commun de la part des ONG d’éducation au développement : des jeunes, des associations de migrants, des personnes qui suivent des parcours d’alphabétisation...
Ces publics ont des références particulières pour ce qui est des questions Nord-Sud, en fonction des histoires personnelles, des parcours de migration, des idéologies à l’oeuvre dans leurs milieux respectifs.
Lorsqu’ils sont organisés, à travers notamment des associations de migrants, ces publics incarnent l’image à présent encore un peu floue de ce qu’on appelle la citoyenneté internationale, comme le dit bien Jean Claude Mullens. Quand ils ne sont pas structurés —c’est le cas des groupes de jeunes, notamment— deux questions se confrontent et se font écho : ces jeunes peuvent-ils devenir des vecteurs d’éducation Nord-Sud ? Et, surtout, le veulent-ils ?
Vous trouverez dans les pages qui suivent des portes d’entrée vers des publics tels que des animateurs d’associations de migrants, de centres de jeunes en difficulté, de centres culturels ou de programmes d’alphabétisation pour adultes.
Ce seront ces publics qui vont probablement dans un futur prochain pousser l’éducation au développement à améliorer ses propositions, ses manières de faire, et qui lui permettront d’avancer, de dépasser ses impasses, de retrouver de l’énergie créatrice. Le futur prochain, on le sait, nous y sommes déjà.
Bonne lecture.