La baisse du cours mondial du café commence à se répercuter dans nos supermarchés. Mais ce prix historiquement bas met en péril les revenus des petits producteurs et pourrait conduire les paysans à retourner à la culture de la coca, matière de base pour la cocaïne, préviennent au Pérou les autorités du café et les experts du commerce de la drogue. Raúl del Aguila, président du Conseil national du café péruvien représentant producteurs, torréfacteurs et distributeurs, tire la sonnette d’alarme : « Dans de nombreuses zones de production, le kilo de café est payé 42 à 57 centimes de dollar, prix qui couvre à peine 60 % des coûts de production ».
Le consommateur n’est pas le grand gagnant de l’affaire non plus car c’est la qualité de son petit serré du matin qui est indirectement menacée. Le producteur peut-il soigner sa marchandise s’il n’a pas une juste rémunération de son travail ? Alors que le prix du paquet ne diminue que depuis peu dans nos magasins, les familles de producteurs du Sud ne parviennent pas à joindre les deux bouts. Avec un cours du café en baisse depuis plus d’un an, ils se tournent vers des stratégies de survie : migration vers les villes, diversification forcée, parfois avec comme seule autre possibilité la culture de la coca. A l’heure actuelle, le commerce équitable paye deux fois plus le producteur de café que le marché international. Tandis qu’à l’achat, la différence pour le consommateur n’est que de quelques francs !
En Belgique, outre dans les Magasins du monde-Oxfam,trois cafés labellisés Max Havelaar se trouvent chez Delhaize, dont le Bio Max Havelaar, originaire du Chiapas mexicain, une région qui compte de nombreuses coopératives partenaires du commerce équitable.