Chaque année un photographe célèbre —Salgado, Raymond Depardon, Marc Ribou, Cartier- Bresson, Doisneau— cède ses droits à Reporters sans frontières qui publie un recueil de photos à l’occasion de la journée de la liberté de la presse et dont les gains vont financer des activités comme la mobilisation en faveur des journalistes emprisonnés, la diffusion par les médias des violations de la liberté de la presse, l’aide aux médias victimes de la répression et l’intervention auprès des instances internationales.
Cette année 2001, Pour la liberté de la presse publie les images de Willy Ronis, qui tire le portrait des humbles de la France et d’ailleurs, de ces vies trouées aux coudes, selon la belle formule de Bertrand Poirot-Delpech dans la préface de l’ouvrage.
Une nouveauté cette année-ci est une galerie de prédateurs de la liberté de la presse, des Chefs d’Etat pour la plupart, de l’Afghanistan au Vietnam, en passant, par ordre alphabétique, par l’Angola,l’Arabie saoudite, la Biélorussie, la Birmanie, le Burkina Faso, la Chine, Cuba, l’Ethiopie, la Guinée équatoriale, l’Irak, l’Iran, le Laos, la Libye, l’Ouzbékistan, la Kalmoukie, la République démocratique du Congo, la Russie, le Rwanda,la Syrie, la Tunisie,le Turkménistan, la Turquie et l’Ukraine, des chefs rebelles aussi, comme en Colombie, en Tchétchénie, ou à peine à quelques centaines de kilomètres de la capitale de l’Europe, au Pays basque espagnol, où plusieurs journalistes ont été victimes d’attentats à l’explosif et l’un d’entre eux, José Luis López de la Calle, fut assassiné en mai 2000 par l’organisation terroriste ETA.