Présentation - Associations sans but lucratif ou associations lucratives sans but ?

Mise en ligne: 2 novembre 2015

Y a-t-il des dérives à éviter pour que les ONG ne deviennent des associations lucratives sans but [1] ? Quelques-unes, oui, la persuasion, la séduction, la manipulation, la propagande, la pub de soi, la fumisterie, la commercialisation, la course au fric, le vide.

En repoussant ce danger, n’y a-t-il pas par contre quelque risque de régression ? Si, si, vers l’idéologisme, la pesanteur, le vieillissement, le nombrilisme, le prêche aux convaincus, la componction, la redite, la rengaine, la ritournelle, le rabâchage, le trop-plein, le ras le bol.

Et bien entendu, toutes les possibilités intermédiaires et les multiples combinaisons entre ces deux pôles restent de mise.

« Seules l’hybridation entre les valeurs des associations et celles de la communication peut empêcher les dérives tout en évitant une régression » [2]. La formulation exprime bien les enjeux devant lesquels se trouvent les ONG devant négocier le virage des nouvelles technologies de la communication tout en gardant les pieds sur leur socle associatif.

Les textes que nous rassemblons dans cet Antipodes font suite à ceux du précédent numéro et essaient d’explorer les contours de ce défi au travers de l’examen des éléments de la communication explicite et implicite des ONG, périodiques et sites internet. Bonne lecture.

[1D’après le titre du livre de Pierre-Patrick Kaltenbach, publié aux Editions Denoël.

[2Jean-Claude Bardout, responsable de la communication à Amnesty international-France, et auteur du « Guide du dirigeant d’association » aux Editions du Seuil.