par Wamu Oyatambwe
Lors de la journée de réflexion du Réseau d’éducation au développement, RED, tenue le 31 mars 2000 et consacrée à l’évaluation en éducation au développement, un atelier avait été consacré à l’évaluation des publications.
A cette occasion, quelques responsables de revues des ONG s’étaient rendus compte qu’il y avait plusieurs points qui concernaient en commun leur secteur d’activité, et avaient proposé de constituer un groupe de concertation pour réfléchir ensemble sur des sujets relatifs aux publications. Après concertation entre différents responsables concernés, il a été convenu de joindre ce groupe spécial publications au groupe sectoriel éducation au développement d’Acodev, afin de lui donner une certaine visibilité et une voie institutionnelle.
Dès sa première réunion tenue le 20 juin 2000, le groupe technique publications avait défini les objectifs poursuivis :
En bref, face à toutes ces préoccupations, ce groupe spécifique a été conçu à la fois comme un lieu d’échanges pour mieux se connaître, mais aussi comme un lieu de réflexion et de concertation entre acteurs d’un même secteur sur des questions communes en vue d’une amélioration qualitative des publications des ONG.
Rattaché au groupe sectoriel éducation au développement, le groupe s’est réuni à six reprises entre juin 2000 et février 2001. La plus grande partie de ces réunions a porté sur la présentation des revues et publications par leurs responsables. En effet, les membres du groupe avaient été unanimes à reconnaître que s’ils travaillaient bien dans un même secteur, ils se connaissaient fort peu, ou en tout cas que les publications des uns et des autres n’étaient pas souvent bien connues déjà entre leurs producteurs réciproques. Il a donc été décidé de procéder à cet exercice de présentation auquel ont pris part les périodiques suivants : Défis Sud (SOS-faim), Solidarité socialiste (FCD), Peuples et solidarité (SOS-PG), Palabras (Le Monde selon les Femmes), Les Echos du COTA, Quinoa, Enfants du monde (Unicef), Alternatives Sud (Cetri), Demain le monde (CNCD), Bulletin de la Fucid, Transitions (Iles de paix). Antipodes d’ITECO et Vivant Univers ( Grands Lacs ) ont également participé à cet exercice, mais ils n’ont pas encore fait l’objet d’une présentation au groupe.
Au-delà de ces présentations qui devaient permettre une meilleure connaissance mutuelle, les membres du groupe ont échangé plusieurs réflexions touchant directement à leur travail de publications. De ces échanges ont émergé plusieurs points de vue et propositions. D’abord, les responsables des publications soulignent que les revues du monde associatif devraient viser à induire une militance dans le monde associatif ; on constate néanmoins (et fort heureusement) que ces revues tendent de plus en plus à devenir aussi des outils d’analyse. Ensuite, la diversité des publications est due à la diversité des publics visés ; il est bon de protéger ces spécificités, mais il convient aussi de les faire connaître, de les comparer pour voir s’il y a vraiment des spécificités. Ainsi, il serait intéressant de constituer si possible une base de données pour pouvoir comparer les publications. De même, les revues devraient viser l’efficience et l’efficacité face aux objectifs, et pouvoir justifier le travail qu’on fait en fonction de ces objectifs, en les insérant dans un contexte global du processus éducatif en vue de la coopération au développement.
Enfin, sur un aspect plus directement axé sur leur travail, les responsables des périodiques ont émis des idées sur les possibilités de collaboration tant au plan technique que thématique. D’une part, parce que les technologies de la revue influent sur les coûts de diffusion de l’information, il est utile d’échanger des informations, des photos, et des outils de graphisme entre eux. D’autre part, sur le plan des contenus, il est préférable pour l’ensemble du secteur, de travailler de plus en plus ensemble sur des thèmes communs, de collaborer dans des dossiers conjoints, etc. En ce sens aussi, le groupe a exprimé un besoin commun de faire évaluer les publications des ONG par un service ou un bureau externe spécialisé dans l’évaluation des outils de communication, en dehors des évaluations générales de l’éducation au développement des ONG individuelles.
En marge de ces échanges et réflexions au sein du groupe technique Publications, quelques initiatives concrètes sont venues démontrer à quel point les publications des ONG avaient intérêt à collaborer ou à travailler en commun sur certains points. Ce fut notamment le cas lors de l’atelier organisé le 17 octobre 2000 par Demain le monde (CNCD) sur les photos dans la presse associative, et lors de la nuit électorale du 8 octobre 2000 où des revues des ONG se sont associées pour discuter de la démocratie. Pareilles initiatives ne devraient-elles pas se multiplier et être encouragées ? Par ailleurs, il existe bien d’autres formes de travail commun entre les publications, notamment au niveau des photographes et des auteurs d’articles, qui collaborent souvent à plusieurs publications en même temps.
Comme on peut le remarquer, beaucoup d’idées ont été lancées, mais elles devront encore être approfondies et concrétisées. Dans l’avenir, le Groupe pourra encore travailler sur des questions qui ont été soulevées sans pouvoir être traitées, notamment :
En bref, l’initiative a suscité à la fois un grand intérêt et permis une meilleure connaissance et des échanges entre acteurs de ce secteur ; mais elle a surtout soulevé des questions restées en suspens ou à approfondir.