Des jeunes se battent pour sauver l’embryon démocratique au Congo Propos d’Emmanuel Nashi recueillis par Antonio de la Fuente
Emmanuel Nashi, vous êtes professeur de communication à la Haute école Ichec-Isfsc et à l’Université Saint-Louis-Bruxelles. Le Congo a un nouveau Gouvernement issue de la première alternance politique pacifique depuis 60 ans. L’espoir du changement est enfin permis pour les Congolais ?
Votre question me fait penser immédiatement à cette phrase d’Albert Einstein : « On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré ». Je veux dire par là qu’après une gouvernance aussi désastreuse que celle de Joseph Kabila durant 17 ans, à mes yeux le changement doit être synonyme de rupture radicale avec la mentalité et les méthodes du gouvernement sortant. Cela ne peut se faire dans une quelconque continuité. Or, que voit-on ? Certes, le Congo a aujourd’hui un nouveau président mais, comme chacun peut le voir, à part bien entendu les soutiens inconditionnels, Félix Tshisekedi n’est pas arrivé à la tête de ce pays à la suite d’un processus électoral libre, transparent et démocratique. Le tripatouillage électoral orchestré par la Commission électorale nationale indépendante, Ceni, en connivence étroite avec le régime Kabila a proclamé des résultats de la présidentielle jugés par la Conférence épiscopale du Congo « non conformes à la vérité des urnes ». L’élection de Félix Tshisekedi avec 38,57% a tout de même été confirmée par la Cour constitutionnelle après le rejet du recours de Martin Fayulu, candidat de la plateforme de l’opposition Lamuka, donné vainqueur à 62,11% par les évêques catholiques.
On n’en retiendra pas moins, au regard des autres scrutins —législatif, sénatorial et provincial—, que ce processus a été émaillé du début à la fin par le mensonge, la tricherie et la corruption, au point de dresser un tableau pour le moins schizophrénique : un président qui aurait obtenu le même jour la confiance des électeurs qui l’auraient cependant privé d’une majorité pour gouverner, lui préférant des candidats de l’ancien régime aux législatives, provinciales et sénatoriales. C’est tout simplement inimaginable. Car, Joseph Kabila et son système avaient à ce point cristallisé le rejet et je dirais même la haine de la grande majorité des Congolais qu’il est difficile de parler dans ces conditions d’alternance pacifique, alors qu’une crise de légitimité interne couve, et pour cause.
Dans les faits, la présidence a échu à Félix Tshisekedi, mais les instruments majeurs du pouvoir lui échappent toujours et restent aux mains d’un Joseph Kabila dont le camp, en plus de disposer d’une majorité absolue à l’assemblée nationale (342 députés sur 485 validés), au sénat et dans les provinces, garde le contrôle des services de sécurité, des services de renseignement et de la hiérarchie de l’armée, ainsi que la tête de l’administration grâce à une série de nominations signées quelques semaines avant les élections.
D’ailleurs, contrairement à ce qui est affirmé dans votre question, la RDC ne dispose pas à ce jour d’un nouveau gouvernement, précisément en raison de désaccords profonds au sein de la coalition annoncée entre le Front commun pour le Congo et Cap pour le changement, consécutive à l’accord secret conclu entre leurs chefs Kabila et Tshisekedi pour gouverner ensemble. Il a quand même fallu attendre quatre longs mois pour voir la nomination d’un premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, ce lundi 20 mai 2019, un vieux cacique du mobutisme et du kabilisme. Joseph Kabila l’a proposé, Félix Tshisekedi l’a nommé ! Il en ira ainsi du prochain gouvernement : il sera de consensus, il préservera les apparences de la rupture tout en faisant la part belle aux caciques de l’ancien régime et à la continuation du système de prédation.
Face à la survie du système, il semble dès lors plus judicieux de parler d’un départ nominal du président sortant, et donc d’une alternance politique de façade qui risque plus que jamais de pérenniser la corruption, la gabegie, le vol, l’enrichissement illicite, la violation des droits humains, et par-dessus tout l’impunité. Ce sont là les modes de pensée et d’action sur lesquels se sont appuyés les régimes Mobutu et Kabila pour gouverner. Car au-delà des mutations cosmétiques, quel changement véritable peut-on raisonnablement attendre lorsque Joseph Kabila rend officiellement le tablier, mais en sous-main conserve le contrôle effectif de l’appareil répressif et du pouvoir politique dans les institutions, tout au plus en acceptant de partager un morceau du gâteau avec le nouveau président ? Voyez-vous, je suis moins optimiste que beaucoup, même si j’aurais souhaité l’inverse. Par ailleurs, j’observe que nul n’est en mesure de prédire l’évolution politique du couple Kabila-Tshisekedi d’ici cinq ans, surtout lorsque certains prêtent avec raison au premier des velléités de modification de la Constitution —il dispose d’une majorité au parlement à cet égard— en vue de revenir aux affaires. En politique les accords se font et se défont, attendons de voir.
Paul De Grauwe écrivait récemment que le Congo était encore et toujours victime de la malédiction des ressources naturelles, dans le sens que les disputes pour s’accaparer les richesses du sous-sol empêchent la population de sortir de la misère. Partagez-vous ce point de vue ?
Il est vrai que les minerais du Congo sont toujours convoités et exploités au bénéfice des multinationales et autres sociétés étrangères dont la grande majorité encourage et trempe dans la corruption et l’évasion fiscale. Depuis l’indépendance, le destin du Congo a été placé entre les mains de dirigeants « concessionnaires », soucieux de satisfaire les appétits des puissances étrangères qui les ont installés au pouvoir, bradant ainsi les ressources du pays, sans le moindre bénéfice pour le peuple. En la matière Joseph Kabila, à l’instar de Mobutu, s’est révélé un élève idéal, ce qui explique ses 18 ans à la tête du Congo. Ajoutons que les convoitises capitalistes pour le Congo se sont accrues, au vu des enjeux environnementaux autour du climat et de la transition énergétique des dernières et des prochaines décennies. La RDC jouera un rôle de plus en plus croissant par l’importance de son bassin hydrographique et ses immenses forêts, en plus de ses minerais.
Malgré cela, la malédiction des ressources dont parle justement Paul De Grauwe n’a de sens plein au Congo —et sans doute dans une grande partie des pays subsahariens— que si on lui substitue la « malédiction de la corruption ». Quand on observe les avancées extraordinaires d’autres pays africains tels que le Ghana ou encore le Malawi ou le Botswana, il est difficile de continuer à soutenir que les ressources sont en soi une source de malédiction. Les Etats étrangers et les multinationales convoitant les ressources du Congo se sont toujours appuyés sur la complicité d’un leadership national corrompu qu’ils ont fabriqué afin qu’il veille sur leurs intérêts stratégiques contre ceux de son peuple. Voilà pourquoi, de mon point de vue, la première responsabilité à stigmatiser dans la misère de la population congolaise est celle de sa classe politique. Ensuite seulement viennent les responsabilités externes, les rapports de force sur la scène internationale étant déterminants, bien entendu.
A cet égard, il me semble que le Congo a raté une occasion unique en décembre 2018. En effet, au-delà du tripatouillage électoral et des calculs du régime Kabila pour organiser une vaste fraude, l’opportunité se présentait pour le vainqueur désigné de ces élections d’opérer ce que les historiens appellent un « espace de bifurcation ». Il s’agit d’un moment où un changement dans les ressources ou l’environnement d’un système produit, durant un moment limité, un élargissement à la fois des choix disponibles et des conséquences de ces choix, susceptibles de modifier les structures du système et d’être à l’origine d’une nouvelle trajectoire.
Rappelons en effet que lors des élections de décembre 2018, le Congo avait à juste titre refusé l’aide financière ainsi que la présence d’observateurs occidentaux, ce qui en soi représentait une première rupture par rapport à l’immixtion de la « communauté internationale » dans le processus de désignation des dirigeants africains. La crise électorale de 2010-2011 en Côte d’Ivoire nous en a suffisamment enseigné à ce sujet : le président Laurent Gbagbo a gagné le scrutin présidentiel mais l’ONU et les puissances occidentales ont installé au pouvoir leur « instrument » Alassane Ouattara, et enfermé le président Gbagbo en prison durant huit ans, avant qu’il ne soit acquitté ! En rejetant l’offre des Occidentaux, pour une fois le Congo a démenti le constat selon lequel « la classe politique congolaise, pouvoir et opposition confondus, est tellement acquise à la croyance que le pouvoir se cherche et s’obtient de l’extérieur, avec l’appui des puissances étrangères ». Félix Tshisekedi disposait en tout cas d’un espace de bifurcation s’il avait été habité par la volonté de changer ce modèle colonial. Seulement voilà : le « deal du diable » avec Joseph Kabila, vite avalisé par la « communauté internationale », et la quête de légitimité extérieure, ont sonné le glas d’un tel avènement.
En ayant choisi d’offrir sa survie à Joseph Kabila plutôt que de respecter l’aspiration profonde du peuple congolais, Félix Tshisekedi s’est fermé tout espace de bifurcation interne. Du coup, il s’est retrouvé prisonnier des pratiques de l’ancien système, au point d’avaliser des décisions aussi iniques que le salaire mensuel de 680 mille dollars de l’ancien président Kabila. N’est-ce pas à tomber sur la tête d’imaginer qu’un ancien chef d’un des Etats les plus pauvres de la planète gagne 20 fois plus que les 33 mille dollars mensuels d’un Donald Trump des Etats-Unis ? De même, suite à l’accord secret, le chef de l’Etat congolais n’a pu envisager de sanction contre le président de la Ceni, Corneille Nangaa grâce à qui il est devenu président, et dont les Américains ont affirmé détenir la preuve qu’il a détourné la somme de 100 millions de dollars dans le marché des machines à voter. Félix Tshisekedi ne peut pas non plus révoquer le décret du Premier ministre sortant Bruno Tshibala, qui s’est octroyé à vie une indemnité mensuelle estimée à 30% des émoluments du Premier ministre en fonction, auxquels s’ajoutent 5 mille dollars par mois pour son logement, de même qu’un titre de voyage par an en business class sur le réseau international, un passeport diplomatique, et des soins médicaux au pays et à l’étranger. Tout cela le dispute à des salaires de misère de nombreux fonctionnaires accusant des retards de paiement allant jusqu’à 227 mois.
Au plan extérieur, le nouveau président congolais, faute de légitimité interne incontestable, a inscrit sa gouvernance dans les vieux schémas néocoloniaux et éculés de la coopération, en se précipitant notamment à la Banque mondiale et au FMI, en relançant la coopération militaire avec Bruxelles, en recevant 300 millions d’euros pour un soi-disant partenariat avec la France, en sollicitant les ambassadeurs de l’Union européenne et du Canada pour reconstruire son pays, en attendant de Washington qu’il serve la cause du Congo (voir à ce propos les déclarations de Tibor Nagy, le secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires africaines). Il s’agit là de signes objectifs laissant craindre que Félix Tshisekedi a endossé à son tour, sans prendre le temps de réflexion nécessaire, le costume de concessionnaire, et qu’il pourrait bien incarner « un leadership politique sans vision patriotique, sans engagement nationaliste, vassalisé comme gendarme local des intérêts occidentaux contre ceux de son peuple ». Là aussi, attendons de voir.
Autre chose : en Belgique, le musée de Tervuren vient d’être remodelé pour aller dans le sens d’une certaine décolonisation, voire d’une décolonisation certaine. Est-ce une démarche réussie, à votre avis ?
Je ferais pour ma part une différence entre les déclarations et les réalisations. C’est vrai que le discours du Musée royal d’Afrique centrale porté par son directeur ne peut qu’être approuvé, notamment lorsqu’il déclare sa volonté de « proposer une approche plus critique du passé colonial du Congo et de la Belgique, de prendre ses distances vis-à-vis du colonialisme en tant que forme d’administration, tout en assumant ses responsabilités dans la part qui lui incombe dans la diffusion par le passé de stéréotypes sur l’Afrique ». Ce sont des déclarations fortes qu’il faut saluer, de la part d’une institution dont l’ancienne approche était basée sur la préservation du récit officiel de l’ancienne puissance coloniale.
La vision de Guido Gryseels représente certainement une évolution positive, d’une part parce qu’il reconnaît que le musée a transmis durant plusieurs décennies la vision belge de l’Afrique d’avant l’indépendance du Congo, et d’autre part parce qu’il a tenu à associer des Africains dans les groupes de travail sur la rénovation du musée. Il est clair que le colonialisme est un élément de l’histoire commune du Congo et de la Belgique et qu’il vaut mieux le montrer, puisqu’il est impossible de tirer des leçons du passé si on en efface les traces. En ce sens, il est donc parfaitement compréhensible que dans le musée les visiteurs puissent voir entre autres « de gigantesques statues de colons en mission civilisatrice (qui) côtoient des Arabo-Swahilis emmenant des esclaves enchaînés ».
Dans les faits, cependant, au-delà des rénovations matérielles du bâtiment, selon moi trois défis majeurs attendent les responsables du musée, avant qu’ils réussissent également les rénovations mentales, comme ils l’ont proclamé.
Primo, il me semble nécessaire d’associer véritablement les Africains à la gouvernance du musée, en veillant à ce que la représentation de la diaspora reflète les diversités qui la traversent. En d’autres termes, s’agit de convier aux discussions et à la gestion, non pas seulement des Africains qui pourraient apparaître comme un alibi, mais aussi ceux qui ont un point de vue totalement contraire à la vision des gestionnaires du musée. Je pense ici à des associations telles que Mémoires coloniales, Bakushinta, ou encore Bamko-Cran. Il est en effet symptomatique de voir le représentant de la diaspora africaine qui était impliqué dans les discussions sur la rénovation du musée déclarer : « Pour la première fois, on nous a reconnus en tant que parties prenantes qui ont également le droit de faire part de leur vision des choses ». Mais dans ce texte, il explique en même temps : « Comme nous n’étions mêlés aux discussions qu’une fois par mois, nous ne pouvions pas suivre l’évolution de la situation de suffisamment près (…) Le sentiment qui prédomine pourtant, c’est un goût de trop peu (…) Les textes n’ont pas été élaborés comme convenu ». Et de poser les questions pertinentes : « Combien y a-t-il d’Africains parmi les collaborateurs du musée ? Combien au sein de l’équipe scientifique ? Combien de livres écrits par les auteurs africains dans la boutique du musée ? ».
Secundo, étant donné que la volonté affichée du nouveau musée est de livrer désormais « un récit enthousiasmant sur l’Afrique contemporaine, avec un œil critique sur le colonialisme et ses implications jusqu’à nos jours (…) de devenir un forum de débats où des opinions divergentes peuvent s’exprimer », ira-t-il, comme le suggèrent certains, jusqu’à exposer à côté des statues associant les Africains aux animaux et au cannibalisme, des œuvres réalisées par les artistes africains ou afro descendants représentant les colons blancs telles que Congo Belge II de l’artiste Kalema ou d’autres œuvres d’art qui, contrairement à la propagande officielle, dénoncent ouvertement les atrocités du régime colonial, comme « Civilisation au Congo », œuvre d’Edouard Jean Marie Manduau ?
Tertio, et c’est l’enjeu le plus décisif à mes yeux, il consiste à poser et apporter une réponse à la sensible question de la restitution des biens culturels issus de la période coloniale. L’association Bamko-Cran réalise depuis des années un travail extraordinaire à ce sujet. Rappelant qu’au moins depuis 1930 la Belgique avait mis en place une politique de non-restitution, elle se réjouit que le parlement francophone bruxellois ait voté le 29 mars 2019 une résolution ouvrant récemment la voie à de possibles restitutions. Un groupe de travail devrait bientôt être mis en place, composé d’acteurs belges, d’acteurs d’anciens pays colonisés et d’acteurs de la diaspora africaine, mais l’association reste sceptique quant au choix des experts et à la difficulté persistante à tenir compte de la diaspora africaine, dans la pratique. Il est vrai que lorsqu’on aborde cette question, les débats se tendent toujours dangereusement, et pour cause. Sera-t-il possible à ce groupe d’experts de mener un travail d’enquête indépendant sur les conditions d’acquisition des œuvres d’art (dons, échange, achat, exploitation, dépossessions) mais qui dans la majorité des cas s’apparentent à des spoliations ? Les représentants de la diaspora africaine seront-ils associés à ces travaux en disposant d’un pouvoir de décision réel, de façon à rompre avec une logique de subalternisation ? Pour les signataires de la carte blanche signée à cet effet, et pour moi aussi, la restitution des biens spoliés reste, in fine, la seule façon de « permettre la constitution d’une nouvelle muséographie décoloniale destinée à présenter l’historicité du colonialisme belge dans sa dimension systémique ».
Lors des 50 ans d’indépendance du Congo, en 2010, vous nous disiez que votre espoir portait notamment sur les jeunes congolais qui refusent de laisser le champ libre aux élites corrompues. Dix ans plus tard, est-ce toujours le cas ?
Mon sentiment n’a pas changé à cet égard. Si l’on se réfère à l’immense travail abattu par les organisations des jeunes, tels que les mouvements citoyens Lutte pour le changement (Lucha) ou encore Filimbi, par exemple, on constate qu’ils luttent sans faiblir depuis plusieurs années, à mains nues, contre les forces répressives de la police, pour sauver l’embryon de démocratie au Congo. Leur détermination a ébranlé régulièrement les autorités qui leur ont fait payer le prix fort, notamment de multiples arrestations, les tracasseries judiciaires et emprisonnements, ainsi que l’assassinat de l’un de leurs leaders, Luc Nkulula, dans un incendie criminel en juin 2018. Pendant près de trois ans, alors que le Président Kabila refusait d’organiser des élections, les jeunes de Lucha et Filimbi ont été en première ligne de la contestation. De même, ils ont été parmi les premiers à dénoncer la fraude électorale de décembre 2018. Et leur détermination s’est poursuivie sans relâche : ils restent à la pointe des manifestations sociales et politiques.
Ainsi, sur leur site web, les jeunes de Lucha ont mis au point, la « fatshimétrie » (en référence à Fatshi, soit Félix-Antoine Tshisekedi), un instrument de mesure destiné à évaluer point par point le degré de réalisation des promesses du président Tshisekedi. A Kinshasa le 25 avril 2019, ils ont organisé un sit-in devant la société Vodacom afin de protester contre les tarifications exagérées des multinationales et autres compagnies de télécommunications. A Beni, la Lucha a organisé une marche pacifique le 28 Mars 2019 « en vue de mettre en garde la Ceni contre toute tentative d’altération de la vérité des urnes comme ce fut le cas pour les élections du 30 décembre 2018. Ceux qui devront être déclarés vainqueurs doivent être ceux qui ont réellement été élus par la population, sachant que les élections du 30 décembre ont connu beaucoup d’irrégularités et que ceux qui ont été déclarés élus, à quelques exceptions près, ont été nommés par la Ceni ». A Mbuji-Mayi le 10 avril 2019, ses membres ont été interpellés par la police au moment où ils amorçaient une marche pour dénoncer le banditisme et la multiplicité des barrières, la brutalité policière et le mauvais traitement infligé aux manifestants pacifiques.
Loin d’être l’apanage de Lucha et de Filimbi, cette conscience politique élevée caractérise la grande majorité de la jeunesse congolaise. Je dirais même que le tripatouillage des élections, la corruption des députés, l’enrichissement des nouvelles autorités en très peu de temps, tous ces développements sont de nature à renforcer cette conscience et représentent un solide signe d’espoir d’un combat qui reste, bien entendu, long et difficile…
Références