Malgré le tableau noir, la population congolaise refuse de perdre espoir
Il y a très peu de cinquantenaires au Congo, avertit dans son livre [1] David Van Reybrouck au moment de la célébration des 50 ans de l’indépendance de la RDC. En effet, l’espérance de vie dans la décennie précédente —2001-2010— était inférieure à 45 ans.
« La liste des atteintes aux droits fondamentaux de la population congolaise n’en finit pas : survie, genre, santé, droits de l’enfant… » disait la présentation du numéro d’Antipodes consacré au Congo il y a bientôt dix ans, en 2010. Nous relayions alors le verdict d’Amnesty : « Au Congo, les violences faites aux femmes, c’est le 11 septembre tous les jours » [2].
Dans le courant de la dernière décennie, la situation a évolué inévitablement mais pas toujours dans le sens de l’amélioration des conditions de vie de la population. Même au contraire, à certains endroits et dans certaines domaines. Notamment dans les hauts plateaux d’Uvira, au Sud-Kivu, terrain à présent de la énième guerre régionale pour le contrôle des ressources naturelles du coeur de l’Afrique.
Le Kivu occupe dès lors une attention particulière dans ce numéro, même si c’est sur l’ensemble du Congo que nous voudrions attirer l’attention. Sur Tervuren aussi, la transformation récente du Musée royal de l’Afrique centrale oblige.
« Tout passe, sauf le passé », écrit Luc Huyse. A présent, ce sont les résultats électoraux qui passent difficilement. Encore une de ces opérations de « mathématiques congolaises », disent ceux qui les contestent, en paraphrasant le titre du roman d’In Koli Jean-Bofane.
« On n’est pas orphelin d’avoir perdu son père et sa mère mais d’avoir perdu espoir » nous disait encore Pie Tshibanda. La population congolaise, malgré le tableau noir, refuse de perdre espoir.
Bonne lecture.