Un petit bonhomme de chemin

Mise en ligne: 15 septembre 2015

Par Antonio de la Fuente

Séminaire international sur le partenariat Nord-Sud en éducation au développement à Bruxelles. Nous avions demandé aux participants de choisir un objet qui puisse représenter leur conception du partenariat. Les Européens se sont acquittés de la tâche en prenant ce qu’ils avaient à porté de main au moment même. Les participants venus du Sud —Burkina Faso, Pérou, Sénégal— ont choisi soigneusement des objets de chez eux pour nous les laisser ensuite en souvenir de leur participation.

De fil en aiguille, lors des travaux de ce même séminaire, nous sommes arrivés à ce constat : l’éducation au développement s’est développée en Europe au cours des vingt dernières années sans investir beaucoup dans le partenariat Nord-Sud. La petite anecdote des objets symbolisant le partenariat en dit-elle long à cet égard ? Quoi qu’il en soit, des impulsions récentes devraient néanmoins permettre de développer davantage des partenariats Nord-Sud en la matière, ce qui ne manquera pas de mettre en présence —présence réelle et non fantasmée— des personnes et des organisations du Sud et du Nord, avec tout ce que cela comportera comme imprévus et malentendus, mais aussi comme défis et potentialités. Les personnes et organisations du Sud, quant à elles, ne manqueront pas de soulever des questions vieilles comme le monde — comme les rapports Nord-Sud, en tout cas—,et qui restent épineuses, comme la répartition des moyens, l’accès à l’information et aux prises de décision. Et ce sera salutaire car, après tout, c’est pour tâcher d’améliorer les conditions de vie des gens du Sud que les éducateurs au développement tentent de sensibiliser la population européenne aux rapports entre leurs sociétés et celles du Sud.

Ce numéro double d’Antipodes rend compte des travaux de ce séminaire, qui fut une des étapes d’une recherche-action sur ce thème menée par ITECO. Des expériences d’action éducative originaires de réalités diverses et éloignées —Grande Bretagne, Pays-Bas, Belgique, France, Sénégal, Burkina Faso, Pérou, Zimbabwe, Indonésie, Sahara Occidental—, nous avons essayé de déterminer leur portée et d’évaluer les difficultés, voire les impasses dont elles peuvent témoigner. Nous en ressortons confortés dans un optimisme raisonnable. Oui, le partenariat Nord-Sud en éducation au développement est une idée en progression. Et nous voulons partager avec vous dans ces pages ce petit bonhomme de chemin.