Présentation / Par l’intermédiaire du monde

Mise en ligne: 12 novembre 2019

Paulo Freire, un parcours pédagogique extraordinaire et mal connu en Europe

Jeune, Paulo Freire a eu l’intuition de déployer une alphabétisation d’adultes fondée sur le vécu quotidien des personnes. Ensuite il a consacré toute sa vie à la mettre en œuvre.

« Personne ne libère personne, personne ne se libère seul, les hommes se libèrent ensemble par l’intermédiaire du monde », a-t-il écrit en 1968 dans « Pédagogie de l’opprimé » son ouvrage le plus connu.

A contrecourant de la verticalité dans laquelle la pédagogie s’est figée pendant des siècles, Paulo Freire s’est mis à la place de la personne qui cherche à apprendre et a créée de la sorte une forme de horizontalité pédagogique porteuse d’espoir d’émancipation pour toutes et tous et notamment pour les personnes moins favorisées.

Incarcéré pour sa pratique et ses idées après le coup d’Etat de 1964 au Brésil, il s’est exilé au Chili où il a pu développer sa méthode au cœur du mouvement de réforme agraire en cours au pays austral à l’époque. Après un passage par Harvard, Paulo Freire a rejoint l’Europe aux années septante d’où il a pu joindre son apport à la mise en place des programmes d’éducation des pays africains récemment décolonisés, tels que la Guinée Bissau et le Mozambique. De retour au Brésil au début des années quatre-vingt, Paulo Freire s’est investi dans la réforme du système scolaire du grand Etat industriel de São Paulo, au centre-sud du pays.

Malgré un tel parcours, Paulo Freire reste mal connu en Europe. Pour preuve, lors d’une rencontre récente de pédagogues à Bruxelles aucun d’entre eux ne se référait à la pédagogie de Freire, certains affirmant même ne pas le connaître.

Ce numéro a ainsi l’intention de faire connaître l’œuvre et la figure de Paulo Freire davantage en français, notamment via le témoignage de pédagogues actifs et actives dans son pays, le Brésil, dont certaines ayant travaillé coude à coude avec lui.

Bonne lecture.