Découvrir le contexte historique et social d’un endroit sur base d’une expérience directe, par Antonio de la Fuente
Origine
ITECO.
Nombre de participants
Pas de contrainte particulière.
Durée de l’activité
Variable selon les distances choisies et la taille du groupe. Trois heures environ pour un groupe d’une vingtaine de participants.
Espace requis
Une salle.
Matériel nécessaire
Trois photos.
Objectif
Découvrir le contexte historique et social d’un endroit sur base d’une expérience directe.
Déroulement
Floreffe est une petite ville wallone qui compte 8 mille habitants et se trouve à quelques encablures de Namur, le long de la Sambre. Une des formations d’ITECO se tient en été, pendant une semaine, dans l’abbaye qui couronne la ville. En général, les participants à la formation ne connaissent pas ou peu la petite ville où ils ne descendent que rarement, pendant la semaine de formation.
Au milieu de la formation le programme présente un exercice dit de « promenade transversale » qui cherche à faire mieux connaitre le contexte historique et social de l’environnement immédiat de la formation sur base d’une expérience directe des participants.
C’est ainsi que l’animateur de la formation a repéré auparavant trois points d’intérêt dans trois endroits différents de la ville. Dans ce cas-ci, il s’agit d’une sculpture qui se trouve en face de la maison communale au centre de la ville ; d’un panneau explicatif concernant l’historique d’un des quartiers de la ville ; et, enfin, dans un rue un peu à l’extérieur de la ville, d’une stèle commémorative dédiée à des victimes d’un bombardement.
L’animateur divise les participants en trois sous-groupes et remet à chaque petit groupe une photo d’un de ces trois endroits. Il montre la direction à prendre pour trouver l’endroit et leur donne rendez-vous deux heures plus tard.
Après la promenade, à laquelle l’animateur ne prend pas part, une mise en commun vient clôturer l’exercice. A tour de rôle, chaque groupe raconte sa promenade et présente les informations récoltées qui leur ont permis de mieux comprendre l’endroit désigné.
Dans ce cas-ci, il s’agit d’une statue d’un symbole régional, le coq, créé dans le cadre d’un projet relativement récent (2015) et décoré par les enfants d’une des écoles communales de l’entité. Les participants découvrent ces informations en nouant le dialogue avec les riverains ainsi qu’en cherchant sur le web. En rentrant de la promenade le groupe croise deux personnes, un père et son fils adolescent, qui s’entrainaient à la balle-pelote, un jeu régional. Ce jeu fait partie de l’identité du village au même titre que la statue du coq, d’après les explications que le groupe reçoit des habitants.
Le deuxième groupe se rend dans le quartier de la ville où se trouve le panneau historique qui signale la maison d’un jeune de la localité, nommé Joseph Piret, mort à l’age de 22 ans à la bataille d’Ypres en 1914 lors de la Première Guerre.
Enfin, le troisième groupe trouve la stèle commémorative dont l’inscription rappelle un bombardement survenu à la fin de la Deuxième Guerre qui a tué neuf personnes travaillant dans une ferme à proximité. Le bombardement fut une erreur commise par l’aviation américaine qui aurait mal visé des objectifs militaires. Le groupe découvre ainsi, plus d’un demi-siècle après, les traces que ce désastre a laissées dans la population en se rendant dans la ferme en question et en discutant avec les voisins.
La mise en commun a mis en lumière le fait que la ville garde un souvenir assez précis de ces deux moments tragiques vécus par les habitants dans la première moité du XXème siècle, lors des deux Guerres mondiales ; ils ont laissé des traces bien vivantes dans la mémoire de la population. Le groupe constate également qu’une identité locale s’affirme, notamment à travers des symboles et des pratiques culturelles. Il découvre ainsi qu’un endroit peut paraitre ,de prime abord, relativement peu lisible, voire relativement « muet » mais qu’au contact avec les habitants il présente une densité historique et culturelle, un contexte en somme, qui peut être perçu par une démarche active.
Le groupe a d’ailleurs manifesté sa satisfaction d’avoir pu prolonger l’espace de la formation pour aller à la rencontre de la population. Les participants ont apprécié aussi le fait que les consignes étaient claires et leur laissaient une marge pour trouver eux-mêmes les moyens de trouver des réponses à la question posée.