Stop ou encore ?
On n’est pas en mesure de répondre à la question mais on est bien en mesure d’au moins se la poser.
On peut croire que Trump laisse derrière lui une empreinte de terre brûlée. Ou alors, à l’autre extrême, se dire qu’il n’est qu’un épiphénomène de l’Amérique ou, à tout le moins, de l’Amérique du XXe siècle. A ce propos, en relisant les pages qui ferment « Une histoire populaire des États-Unis », de Howard Zinn, celles qui décrivent la défaite d’Al Gore et les années Bush Jr, on a l’impression par moments de vivre à vingt ans de différence des scénarios à répétition.
Pour le dire en deux mots il faudrait paraphraser le responsable de campagne de Bill Clinton lorsque celui-ci a défié le père Bush en 1991 : « C’est le pétrole, idiot ». Trump n’a-t-il pas déclaré en novembre 2019 à propos de la présence militaire américaine en Syrie : « Nous allons laisser des soldats juste parce que nous allons garder le pétrole. J’aime le pétrole. Nous gardons le pétrole ».
Avec cela, Trump essaie de lever un mur à la frontière avec le Mexique, abandonne les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et à chaque fois qu’il fait froid raille le changement climatique en confondant bêtement météo et climat.
Et même si le processus d’« impeachement » en cours n’aboutit pas, il a eu au moins le mérite de montrer que les institutions américaines ne sont pas toutes à l’aise avec les manières démagogiques et antidémocratiques du locataire de la Maison blanche, pour qui son slogan « L’Amérique d’abord » revient à dire « Moi d’abord » la plupart du temps.
Il existe pourtant une autre Amérique, même si elle n’est certes pas majoritaire à présent. Néanmoins, en 2008 et 2012 une autre majorité a pu élire pour deux fois Obama à la tête de l’Etat.
On a discuté de ces choses autour de nous et avec des personnes qui vivent en Amérique. Et on est revenu à se reposer la question : Trump, stop ou encore ?
Bonne lecture.