Face à Trump, l’industrie du cinéma américain montre l’importance des minorités aux Etats-Unis, par David Da Silva
De toute évidence, plusieurs films ont décidé de propager un message à l’opposé de l’idéologie véhiculée par Donald Trump durant sa campagne électorale. Le candidat républicain n’hésite pas à affirmer, le 16 juin 2015 dans son discours de candidature à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle, que les Hispaniques [1] qui arrivent aux États-Unis sont des dealers, qu’ils apportent le crime et qu’ils violent les Américaines.
Ensuite, il va s’attaquer violemment aux musulmans. Plusieurs comédiens, scénaristes ou encore metteurs en scène vont même publiquement annoncer que leurs films sont des œuvres « anti-Trump ». Un cas quasiment inédit à Hollywood tant l’hostilité envers le milliardaire est véhémente. Le premier message que certains longs-métrages vont mettre en avant est que la société américaine est multiculturelle et que cela est une vraie chance. Une grande partie de l’industrie du cinéma américain va donc œuvrer pour montrer l’importance des minorités ( [2].
Antoine Fuqua, un réalisateur noir d’Hollywood, a décidé de tourner un remake du célèbre « Les Sept Mercenaires » (« The Magnificent Seven », 1960) de John Sturges avec Yul Brynner, Charles Bronson et Steve McQueen. Un casting très blanc que le cinéaste va modifier pour l’adapter au nouveau siècle et à la nouvelle démographie américaine. Le chef de la bande est donc un noir (Denzel Washington). Ce dernier recrute un amérindien (Martin Sensmeier), un Chinois (Lee Byung-hun) et un Mexicain (Manuel Garcia-Rulfo). Deux blancs complètent le gang avec un ancien confédéré traumatisé par la Guerre de sécession (Ethan Hawke) et Jack Horn (Vincent D’Onofrio). Les mercenaires vont lutter contre Bartholomew « Bart » Bogue (Peter Sarsgaard), un riche homme d’affaires blanc qui terrorise les habitants d’une petite ville... Ethan Hawke n’a pas caché son aversion pour l’idéologie prônée par Donald Trump durant sa campagne présidentielle. Il a donc expliqué aux médias que ce film était une charge contre le magnat de l’immobilier : « Je pense que Donald Trump aimerait le film, mais il ne sait pas que le film parle de gens qui se réunissent pour le battre, lui. [...] J’aime dire que Peter Sarsgaard joue Donald Trump dans ce film. [...] Une des meilleures manières de parler de diversité est tout simplement de faire un film avec un groupe de gens de cultures différentes, et de faire quelque chose de beau [3]. Le bad guy du long-métrage serait donc une critique à l’encontre du milliardaire mégalomane. Le style de jeu hystérique et autoritaire de Sasgaard irait d’ailleurs dans ce sens, d’autant plus que c’est une femme qui s’occupe de lui régler ses comptes à la fin du film. Une façon, sans doute, de permettre à la gent féminine de se venger des propos misogynes de Trump à leur sujet.
De son côté, la saga « Star Wars » a refait son apparition sur les écrans en 2015 avec « Star wars », épisode VII : « Le Réveil de la force » (« The Force awakens ») de J.J. Abrams. Le long-métrage est peu intéressant d’un point de vue cinématographique car c’est juste un remake de « Star wars » : épisode IV : « Un nouvel espoir » (« A New hope »), le volet tourné en 1977 par George Lucas avec Mark Hamill, Harrison Ford et Carrie Fisher. Toutefois, il est pertinent de constater que le héros Luke Skywalker est remplacé, cette fois, par une jeune femme (interprétée par Daisy Ridley). De même, Han Solo, le comparse humoristique du volet tourné à la fin des années septante, devient ici un noir (incarné par John Boyega). On constate que deux minorités ont pris la place d’hommes blancs. Cette mise en avant va se poursuivre avec le spin-off de la saga sorti à la fin de l’année 2016. Cette fois, dans « Rogue one » : « A Star wars story », ce sont clairement plusieurs minorités des États-Unis qui sont présentées comme des sauveurs face à l’Empire. En effet, la troupe, menée par une jeune femme (comme dans « Le Réveil de la force »), est composée de deux asiatiques (la star chinoise Donnie Yen et Jiang Wen), un hispanique (Diego Luna, d’origine mexicaine et engagé contre Donald Trump [4] et un Pakistanais musulman (Riz Ahmed). Un noir (Forest Whitaker) est aussi important dans le scénario pour aider l’héroïne dans son parcours. La volonté des auteurs de se démarquer des discours du milliardaire n’est pas un grand secret car l’un des scénaristes du film, Chris Weitz, a écrit sur Twitter le lendemain de la victoire du milliardaire à la présidentielle : « Merci de noter que l’Empire est une organisation de suprémacistes blancs... », « Et leurs opposants sont des groupes multiculturels guidés par une femme courageuse », ajoutait son co-scénariste Gary Whitta. Ces propos ont provoqué la colère des soutiens du milliardaire et plusieurs d’entre eux ont appelé au boycott [5] du long-métrage produit par Disney.
Cette volonté de promouvoir les minorités sera encore plus visible lors de la cérémonie des Oscars le 26 février 2017. Ce soir-là, il s’est passé une erreur incroyable. L’Oscar du meilleur film est tout d’abord attribué à « La La Land » (2016) de Damien Chazelle. L’équipe du film monte sur la scène, commence à remercier ses proches avant d’apprendre que Warren Beatty, qui devait annoncer le lauréat en compagnie de Faye Dunaway, a eu la mauvaise enveloppe. Le long-métrage qui est finalement récompensé se nomme « Moonlight » (2016), de Barry Jenkins. Une bévue inédite dans l’histoire de la prestigieuse cérémonie. Pourtant, on peut parfaitement comprendre que le monde du cinéma, après avoir pesté contre Donald Trump durant plusieurs mois, ait souhaité récompenser un film totalement à l’opposé [6]des idées défendues par le nouveau président.
« Moonlight » raconte trois périodes (enfance, adolescence, vie adulte) de l’existence d’un jeune homosexuel noir dans un quartier difficile de Floride. Le personnage condense tous ce que Donald Trump et ses électeurs sont censés détester : il est à la fois une minorité ethnique et sexuelle. Le film reprend les codes du « Hood movie » (film de ghetto) comme « Boyz N the Hood » (1992) de John Singleton et « Menace 2, Society » (1993) d’Albert et Allen Hughes mais en détourne les codes traditionnels. Cette fois, le jeune héros n’est pas un macho violent ou un vendeur de drogue lorsqu’il est adolescent mais plutôt une personne introvertie et solitaire. Il ne va pas fantasmer sur de jolies femmes mais connaître le désir sexuel lorsqu’il va fumer un joint sur la plage en compagnie d’un ami d’enfance. Le personnage adulte est, cette fois, une représentation ordinaire du dealer misogyne qui pullule dans ces films de ghetto. Toutefois, la fragilité et le besoin d’amour que le personnage révèle sont, au final, très touchants. Il a grandi en refoulant son homosexualité car cela traduisait une faiblesse dans un milieu machiste. Il s’est ensuite forgé un physique bodybuildé pour se protéger. Cette musculature est, finalement, son « armure » face à un monde violent et déshumanisé. Malgré tout, ses retrouvailles avec son premier amour vont lui rappeler qu’il doit assumer d’être un homosexuel noir dans un milieu qui le rejette à cause de sa différence.
L’Oscar de meilleur film décerné à « Moonlight » est clairement politique ( [7]). Une manière de souligner qu’Hollywood est totalement contre l’idéologie prônée par le nouveau président des États-Unis [8], (d’autant plus que « La La Land » ne présentait pas l’avantage de mettre véritablement en valeur des minorités).
Le film « Les Figures de l’ombre » (« Hidden figures », 2016) de Theodore Melfi est également emblématique de ce basculement du cinéma américain vers une mise en avant du rôle majeur des minorités (ici des femmes noires) dans l’Histoire des États-Unis. Le long-métrage narre le rôle essentiel de Katherine Johnson, Dorothy Vaughan et Mary Jackson, trois mathématiciennes afro-américaines, dans le développement des programmes aéronautiques et spatiaux de la NASA dans les années soixante. Le cinéaste fait de l’agence gouvernementale un théâtre de lutte pour l’égalité dans l’Amérique de la ségrégation (voir notamment la scène où le personnage de Kevin Costner détruit avec rage un panneau qui interdit les toilettes aux afro-américains ou la salle de travail composée quasiment uniquement d’hommes blancs). Il rappelle surtout aux spectateurs de l’Amérique contemporaine que les minorités, souvent ostracisées par la société américaine durant son Histoire, ont eu une importance capitale et très positive pour le rayonnement international du pays.
Un message envoyé à Donald Trump [9] et ses multiples commentaires sexistes [10] durant sa campagne électorale ? En tout cas, le réalisateur du film explique très clairement ses ambitions lorsqu’il a décidé de mettre en scène ce long-métrage adapté du livre de Margot Lee Shetterly : « Je trouve le titre du film particulièrement évocateur car les femmes ont souvent été considérées comme des figures de second plan plutôt que comme de grands personnages, mais ces trois femmes-là sont littéralement les héroïnes de l’ombre qui ont permis à l’Amérique de remporter la course à l’espace » [11]. Le coproducteur et musicien Pharrell Williams ne cache pas que l’objectif du long-métrage est d’interpeller le public au sujet des difficultés rencontrées par les minorités : « Les femmes noires, et les femmes en général, ne sont pas encore arrivées à l’égalité : il y a un long chemin pour elles à accomplir. Un très, très long chemin [12] (consulté le 25 mars 2017). » Le message est très bien passé auprès du public américain car le film a rapporté 167 millions de dollars de recettes au box-office.
Le long-métrage « The Birth of a Nation » (2016) de Nate Parker décide de réécrire l’histoire de l’Amérique en prenant le contre-pied du célèbre film de D.W. Griffith, « Naissance d’une nation » (« The Birth of a Nation », 1915). Dans cette œuvre polémique du début du vingtième siècle, les blancs doivent s’unir pour empêcher « l’autre » (les afro-américains) de dominer la société américaine après la fin de la guerre de Sécession. Le film glorifie même le Ku Klux Klan [13], présenté comme indispensable pour maintenir la domination WASP [14]. Le terme sert à désigner la population descendant des premiers immigrants au sein de laquelle se recrute, aujourd’hui encore, la plupart des élites politiques et économiques du pays. De son côté, Nate Parker, réalisateur afro-américain, décide de montrer l’horreur de l’esclavage avec l’histoire vraie d’un esclave, Nathaniel Turner, qui conduit une révolte dans le comté de Southampton en Virginie en 1831. Dans cette œuvre, le salut des esclaves ne vient pas d’un blanc : pas d’Abraham Lincoln pour abolir l’esclavage (« Lincoln », 2012) ou d’un personnage blanc bienveillant qui permet la libération des opprimés noirs, à l’instar de celui interprété par Brad Pitt dans « Twelve Years a slave » (2014) de Steve McQueen. Ici, une minorité ethnique humiliée [15] et tyrannisée, depuis des siècles [16], doit inévitablement se soulever d’une manière violente pour affronter ses oppresseurs blancs afin de retrouver sa dignité. Un discours très subversif dans une société aujourd’hui encore marquée par des meurtres à connotation raciste [17] . Le réalisateur avoue que son film a une résonance particulière dans l’Amérique contemporaine : « Quand j’ai essayé de faire ce film, je l’ai fait avec l’intention spécifique d’explorer l’Amérique par le biais de son identité. Une si grande partie des injustices raciales que nous vivons aujourd’hui en Amérique est symptomatique d’une maladie plus profonde.
Le film de Griffith a compté grandement dans la propagande raciste en évoquant la crainte et le désespoir comme un outil nécessaire pour consolider la suprématie blanche, élément vital de la société américaine. [18]Un film d’une brûlante actualité, lors de sa sortie en salles en octobre 2016, avec les émeutes qui se sont déroulées aux États-Unis au mois d’août (Milwaukee) et septembre (Charlotte) de la même année, suite aux meurtres d’afro-américains par la police. Il y a aussi les terribles violences qui se sont déroulées à Charlottesville, le 12 août 2017, entre des manifestants de la droite radicale (Alt-Right) et contre-manifestants. Le sujet de discorde était le projet de retrait d’une statue du général confédéré Robert E. Lee [19]. Ces affrontements (et même la mort d’une contre-manifestante) sont la preuve que le sujet du long- métrage de Nate Parker est encore très sensible en Amérique.
La construction du mur entre les États-Unis et le Mexique a fait couler beaucoup d’encre en Amérique mais aussi dans le reste du monde [20]. Cette volonté affichée du président Trump de stigmatiser l’immigration mexicaine ne devrait pas rester sans réponse de la part d’Hollywood. Des œuvres vont sans doute montrer que les États-Unis, pays d’immigration depuis des siècles, ne peut pas se passer des forces et intelligences venues de l’étranger. « Logan » (2017) est même la première œuvre cinématographique à faire référence à cette polémique [21]. James Mangold a sans doute inscrit son film de super-héros dans un contexte géographique précis pour cette raison. En effet, l’action du film se situe à la frontière entre le Mexique et les États-Unis où un énorme mur a été érigé. On peut ajouter que le bad guy du long-métrage se nomme « Donald ». Ce dernier souhaite capturer des illégaux qui traversent la frontière. Des détails dans le scénario qui ont aussitôt amené les partisans du quarante-cinquième président à le qualifier comme anti-Trump sur internet (23).
L’offensive contre les intentions belliqueuses de Donald Trump est également venue du Mexique. Le pays a décidé de proposer une version « survival » des propos du milliardaire. « Desierto » (2016) de Jonas Cuaron [22] met en scène un groupe de Mexicains qui tentent d’entrer illégalement en Amérique. Ils seront supprimés par un étrange Américain psychopathe à la frontière des États-Unis. Le parallèle entre le tueur et Donald Trump n’est pas fortuit. En effet, le trailer utilise l’un des discours de Trump contre les Mexicains. Le réalisateur met en opposition ces propos violents (« ils envoient des gens avec beaucoup de problèmes ») avec les images de simples personnes défavorisées qui tentent de rejoindre les États-Unis pour vivre le rêve américain. Une façon de souligner la xénophobie inquiétante du magnat de l’immobilier que les médias ont souvent mise en avant. D’autant plus que le personnage principal ne veut qu’une seule chose : retrouver sa femme et sa fille de l’autre côté de la frontière. On est ici loin des paroles du quarante-cinquième président des États- Unis où il présente les illégaux comme une grave menace pour le pays.
Pourtant, il est important de rappeler que Trump est beaucoup plus nuancé dans son livre de campagne concernant l’immigration clandestine : « Je sais bien que la vaste majorité des immigrés clandestins sont honnêtes, très travailleurs et qu’ils sont venus ici pour améliorer leur vie et celle de leurs enfants. L’Amérique est porteuse de tant de promesses qu’on est en droit de se demander quel honnête homme ne voudrait pas venir chez nous dans le but d’avoir une vie meilleure pour lui et ses enfants. [...] Néanmoins, l’immigration clandestine doit cesser. Un pays qui ne peut pas protéger ses frontières n’est plus un pays. [...] J’ai un grand respect pour les Mexicains. Ce peuple a un esprit génial [23] ».
L’interprète du héros du film, l’acteur Gael García Bernal, a également publiquement fustigé le projet de mur de Donald Trump lors de la cérémonie des Oscars 2017. Il était en compagnie de l’actrice Hailey Steinfeld pour remettre la récompense du meilleur film d’animation. Évidemment, son discours a été chaudement applaudi par le public : « En tant que Mexicain, en tant que Latino-Américain, en tant que travailleur immigré, en tant qu’être humain, je suis contre toute forme de mur dont le but est de nous séparer » [24] . Au final, le réalisateur mexicain va permettre aux Hispaniques de prendre une revanche sur celui qui les considère comme des animaux. L’opprimé latino triomphe de l’oppresseur blanc grâce à sa ténacité et son courage. On peut facilement imaginer que des films similaires devraient se multiplier dans les années à venir [25].
Extrait du livre « Trump et Hollywood, l’arrivée au pouvoir », reproduit avec l’aimable autorisation de l’auteur.
[1] Trump n’hésite pas ensuite à dire tout le bien qu’il pense des Hispaniques dans son livre de campagne. Voir Donald Trump, « L’Amérique paralysée : Pour que l’Amérique redevienne forte » : « J’éprouve un grand respect pour les Hispaniques mais ce n’est pas ce dont les médias ont rendu compte ».
[2] En ce sens, les films anti-Trump devraient poursuivre la voie tracée par les longs-métrages de l’ère Obama. Sur ce sujet, voir Régis Dubois, « Le Cinéma noir américain des années Obama », LettMotif, La Madeleine, 2017.
[3] (Ethan Hawke, cité dans « Les Sept Mercenaires sont contre Trump », BFMTV, 18 septembre 2016 ».
[4] Voir le message anti-Trump que l’acteur a mis en avant au festival de Berlin
[5] Guillaume Narduzzi, « Star wars : l’électorat de Donald Trump appelle au boycott de Rogue One »
[7] « Le film aurait été différent si nous sortions de huit ans de trumpisme. Plus en colère, les problèmes seraient autrement plus à vif. Sous Obama, on se racontait encore que l’on pouvait exprimer des choses subtiles et qu’elles étaient susceptibles d’atteindre un public à qui parler. Aujourd’hui, il faut que les voix portent plus fort, plus frontalement. Et pourtant, la nécessité première me semble, en tant que cinéaste, de raconter des histoires chargées de nos vérités, qui disent combien il existe de multiples versions de l’expérience américaine, et qu’elles sont toutes valables. Qu’est-ce que ça veut dire, « To make America great again » ? Cela suggère une Amérique du passé, révolue, où vous et moi ne pourrions pas être assis ensemble à discuter dans cette pièce, où je ne pourrais pas même m’asseoir dans un bus ».
[8] Un peu comme celui obtenu par le film « Argo » (2012) de Ben Affleck lors de la cérémonie des Oscars en 2013. Rappelons que c’est Michelle Obama, en direct de la Maison blanche, qui avait annoncé le lauréat...
[9] On peut ajouter que le cinéaste iranien Asghar Farhadi, nommé aux Oscars dans la catégorie meilleur film étranger en 2017 pour « Le Client » (Forushande), a décidé de boycotter la cérémonie pour protester contre le décret anti-immigration signé par Donald Trump. Finalement, le film a reçu la statuette... Une nouvelle façon pour Hollywood de proclamer sa forte opposition à la politique du milliardaire.
[10] Donald Trump a fait scandale notamment pour ses propos au sujet de Megyn Kelly, une journaliste de Fox News qui lui posait des questions désagréables : « Elle m’a posé toutes sortes de questions ridicules, on pouvait voir du sang sortir de ses yeux, du sang sortir de son... où que ce soit. » Voir « Remarques sexistes : le candidat républicain Donald Trump est-il allé trop loin ?. Toutefois, il faut rappeler que Donald Trump, malgré son image de machiste, est un homme plus complexe qu’il n’y paraît. En effet, il n’a pas hésité à nommer des femmes (dont Barbara Res) à des postes très importants dans sa société.
[11] Theodore Melfi, cité in « Les Figures de l’ombre : L’étoffe des héroïnes »
[12] Pharell William, cité in Claire Touzard, « Les Figures de l’ombre, un film qui éclaire le présent »
[13] Rappelons que Donald Trump a choqué une partie du peuple américain en ayant le soutien de David Duke, un ancien leader du Ku Klux Klan, lors de l’élection présidentielle de 2016.
[14] « White Anglo-Saxon Protestant », donc les anglo-saxons blancs et protestants.
[15] Donald Trump a aussi été accusé de racisme contre les afro-américains lors d’un meeting en Californie dans lequel il a crié : « Regardez mon afro-américain par ici, regardez-le » pour présenter un de ses partisans noirs. Voir « Regardez mon afro-américain : Donald Trump fait de nouveau scandale ! »
[16] Pap Ndyae, « Sous Obama, la situation des noirs ne s’est pas améliorée », « Pourquoi Trump, comprendre les fractures de l’Amérique ». « Il [le racisme anti-Noirs] s’inscrit dans le temps de l’Histoire américaine d’une manière qui n’est pas comparable aux autres racismes. [...] Le racisme anti-noirs se caractérise, lui, par sa permanence dans le temps, et parce qu’il s’est inscrit dans une forme de production économique : d’abord l’esclavage, puis la ségrégation. C’est un racisme institutionnel, qui s’appuie sur une police et une justice d’État. Cette double dimension structurelle et institutionnelle le distingue des autres formes de racisme, pas moins condamnables mais qui n’ont jamais été appuyées par des politiques publiques »
[17] Citons, par exemple, les meurtres d’Eric Garner, un afro-américain de 43 ans, étouffé par des policiers new-yorkais ; Michael Brown, tué par un policier le 9 août 2014 ; ou plus récemment ceux de Philando Castile, au Minnesota, et d’Alton Sterling, en Louisiane, tous deux abattus également par des policiers.
[18] Propos de Nate Parker, Five questions with « The Birth of a nation », director Nate Parker
[19] Robert E. Lee (1807-1870) était le commandant des armées confédérées pendant la guerre de Sécession (1861-1865). Il est encore aujourd’hui considéré comme un héros, un génie militaire et un modéré par ses admirateurs sudistes (dont certains sont des dangereux racistes qui proclament le suprématisme blanc). Il est en effet nécessaire, pour une partie du peuple américain, de retirer la statue de cet homme historiquement très ambigu (certains de ses défenseurs affirment même qu’il était contre l’esclavage) et symbole d’une Amérique inégalitaire. Toutefois, on devrait en faire de même avec le Mémorial Ulysses S. Grant à Washington. Ce « héros » de l’armée nordiste est l’auteur de l’Ordre général n°11, du 17 décembre 1862, où il demande d’expulser tous les juifs de son territoire (régions du Tennessee, Mississippi, et Kentucky). Il était convaincu que le marché noir du coton au Sud était contrôlé par les juifs... Une attitude antisémite qui mériterait aussi une mobilisation du peuple américain pour le retrait de la statue du dix-huitième président des États-Unis.
[20] Pourtant, ce projet date de 2006 avec le Secure Fence Act ! Les États-Unis ont en réalité construit une barrière sur environ un tiers de la frontière mexicaine. L’objectif de Trump est donc de la fermer totalement et de faire payer le Mexique !
[21] Depuis, le film « La Planète des singes - Suprématie » (« War for the planet of the apes », 2017) de Matt Reeves fait également référence à un mur énorme que souhaite construire un militaire psychopathe (Woody Harrelson) pour préserver l’espèce humaine.
[22] Il est le fils du réalisateur Alfonso Cuaron, qui œuvre depuis de nombreuses années à
Hollywood. On lui doit notamment « Les Fils de l’homme » (« Children of men », 2006) ou Gravity (2013). Il a coproduit le long-métrage « Desierto ».
[23] Donald Trump, « L’Amérique paralysée : Pour que l’Amérique redevienne forte », op. cit., p. 45.
[24] Voir « Oscars 2017 : le puissant discours de Gael García Bernal contre le mur de Donald Trump »
[25] D’autant plus que le Festival du film de Guadalajara, en mars 2017, s’est mobilisé dans une rhétorique « anti-Trump » avec notamment des discours de Salma Hayek et du réalisateur irlandais Jim Sheridan. Le cinéaste a même expliqué qu’il faudrait tourner un film avec un président des États-Unis d’origine mexicaine. Voir John Hopewell, « Salma Hayek, Jim Sheridan, Mexico Unite »