Marie-Agnès de Staercke a pris sa retraite, après 35 ans de loyaux services à ITECO. Michel Elias dresse son portrait.
Affiche de Topor pour un campagne d’Amnesty international en faveur des prisonniers de conscience en 1977.
Peintre et dessinateur français d’origine polonaise, Roland Topor est l’un des créateurs du mouvement Panique en 1962, avec Fernando Arrabal et Alexandro Jodorowsky. Il a collaboré au journal Hara-Kiri dont il partage le culte de l’humour noir. En outre, il réalise quelques affiches de film devenues célèbres, comme celle du Tambour, de Schlöndorff, et celle de l’Empire de la passion, de Oshima.
La campagne d’Amnesty en 1977 en faveur des prisonniers de conscience a réuni 15 affiches d’artistes réputés.
« En 1966, l’univers de l’affiche artistique est comme une fête visuelle animée par une floraison de talents. Voici la rencontre de deux personnalités hors du commun, Bob Dylan et Milton Glaser.
L’influence du premier a été telle qu’il est devenu tout simplement un mythe et le porte-parole d’une génération qui se retrouve en lui en 1968. Milton Glaser est son aîné de douez ans. Artiste dépouillé et méditatif, il dira avec humour, à propos de cette affiche, que son art qualifié de spécifiquement américain relève de la double influence de Marcel Duchamp et des motifs du Proche-Orient.
Toute la vie y est concentrée dans les cheveux. En 1966, les hippies rêvent de non-violence, de liberté des mœurs, de vie en communautés libres, prônent les vertus de la marijuana et du LSD… Ils portent les cheveux longs, méprisent les produits industriels, se réfèrent aussi bien à Bouddha qu’à Shakespeare, pourvu qu’ils y trouvent leur bonheur. L’affiche de Glaser exprime ce bref instant dans le siècle où des hommes et des femmes rêvent d’un paradis retrouvé ».
Le XXème siècle s’affiche, de Jean-Marie Lhôte
« Des idées dépassées : les ONG qui ont le plus avancé dans la réflexion sur leurs pratiques se sont mises à dénoncer les notions de développement, d’aide, d’assistance technique, de projet et même de tiers monde. Elles pratiquent aujourd’hui bien plus des actions synergétiques Nord-Sud qui s’appuient sur de nouvelles notions théoriques parmi lesquelles l’incontournable notion de partenariat.
« Les projets modernisateurs intègrent aujourd’hui la culture de l’autre comme facteur sur lequel il faut s’appuyer pour mobiliser les énergies populaires. Or, nous avons pris conscience que la sensibilisation à l’autre culture peut n’être qu’une arme de plus dans la main de l’occidental ethnocentré. Ainsi, nos formations intègrent une pédagogie interculturelle qui ne consiste pas à initier à l’autre mais à se décentrer d’abord par rapport à soi-même. Nous souhaitons que nos stagiaires passent du stade ethnocentré au stade du décalage de leurs propres déterminations culturelles.
En 2001, le site internet dITECO a été repensé et redessiné. Il sert de dispositif pédagogique interactif complémentaire. Les feed-backs enregistrés à son propos ont été encourageants ; hormis le fait que le public s’élargit par ce média, de nouveaux partenaires découvrent ITECO et formulent des demandes par ce moyen.
En 2011 aussi, mise en oeuvre d’un outil pédagogique sur l’éthique. Le jeu « Je fais ou je ne fais pas » permet de s’interroger sur le bien- fondé des démarches de chacun en rapport à leur propre éthique. C’est sur tous les terrains, personnels et professionnels, que nous sommes constamment confrontés à la question de comment agir au mieux, à la base de toute interrogation éthique.
Il s’agit du détournement d’une affiche publicitaire de Benetton
ITECO a ouvert un compte en 2011, suivi à présent par 180 abonnés
En 2012, Antipodes a consacré à le Bolivie un numéro dont le titre est Le développement et la démocratie ?
La catastrophe de Bhopal est survenue dans la nuit du 3 décembre 1984. Elle est la conséquence de l’explosion d’une usine d’une filiale de la firme américaine Union Carbide produisant des pesticides qui a fait plus de 7 mille morts.
« Après les indépendances des pays africains, beaucoup de Belges expatriés, des collaborateurs laïcs des missions, se sont retrouvés dans les anciennes colonies sur une terre étrangère et sans statut. De plus, le Roi Baudouin dans un discours lança un appel à la jeunesse pour s’engager en faveur du développement des pays du tiers monde. D’une part, suite à l’appel du Roi et du problème de statut du personnel expatrié d’autre part, est née l’idée de créer un statut légal des volontaires belges. »
« C’est ainsi que les premières associations de volontaires se créèrent dont la plupart étaient des associations catholiques. Ces dernières ont créé une fédération appelée ITECO. Le premier ITECO est né en 1963 comme organisation d’envoi des volontaires de la coopération. L’un des buts assignés à l’ITECO est la formation du personnel avant le départ en Afrique et en Amérique Latine. Pour l’Afrique, il s’agit des pays comme le Congo, le Burundi et le Rwanda, et pour l’Amérique Latine du Brésil, la Bolivie, le Pérou… ».
Extrait de Le voyage d’ITECO, du « temps colon » au « post tiersmondisme », Michel Elias
ITECO obtient son agrément comme ONG auprès du Ministre de la coopération au développement. Sa mission est définie comme étant de mobiliser le public belge et européen dans des actions de solidarité avec le Sud, de favoriser la réflexion et l’action commune entre mouvements de la société civile du Nord et du Sud, de dégager des alternatives au modèle dominant, de rechercher le dialogue interculturel.
ITECO, pour son public cible, favorise la formation de personnes relais, afin de donner un maximum d’impact à son action : les animateurs socioculturels, les cadres des ONG, les travailleurs sociaux.